Le virus du Nil, c’est quoi ?

Moustique sur un jean
Le moustique Culex porteur du virus du Nil est présent dans le sud de la France 123RF©

En août, plusieurs cas humains d’infection par le virus du Nil ont été identifiés dans le pourtour méditerranéen et en Occitanie. Il s’agit d’une maladie virale transmise par les moustiques du genre Culex.

Virus du Nil : carte d’identité

Pour la petite histoire, l’infection par le virus du Nil occidental (VNO), en anglais West Nile virus (WNV) a été identifiée pour la première fois en 1937 en Ouganda. Il a provoqué des épidémies en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie occidentale et en Europe.

Aujourd’hui, le VNO est endémique dans le pourtour méditerranéen, en Europe centrale et en Amérique du Nord où il est responsable de cas humains mortels comme en Grèce continentale, en Italie du Sud et aux Etats-Unis, indique l’Institut Pasteur.

Le virus du Nil est connu en France métropolitaine depuis les années 1960. Il a été détecté pour la première fois en Camargue et retrouvé de nouveau en 2000 chez des chevaux.

Le moustique Culex, aussi appelé « moustique commun », est une espèce endémique, distincte du moustique tigre Aedes albopictus.

Institut Pasteur

Propagation ?

L’infection à virus West Nile est une maladie virale transmise par les moustiques du genre Culex qui se contaminent exclusivement au contact d’oiseaux infectés. Ils sont les réservoirs du virus. Les déplacements des oiseaux migrateurs expliquent la saisonnalité de la maladie.

Le moustique pique un oiseau porteur du virus, puis un être humain. Le virus West Nile ne se transmet pas d’homme à homme, ni de l’homme au moustique.

Les hommes et les chevaux, piqués par un moustique contaminé, sont des « hôtes accidentels ». Un risque extrêmement faible de transmission peut exister à travers les dons de sang et d’organes.

Symptômes ?

Dans 80 % des cas, la maladie est asymptomatique. Les formes symptomatiques de la maladie se caractérisent par l’apparition brutale d’une forte fièvre après une période d’incubation qui dure classiquement de 2 à 6 jours mais peut se prolonger jusqu’à 14 jours.

Cette fièvre est accompagnée de maux de tête et de dos. Mais aussi de douleurs musculaires, d’une toux, d’un gonflement des ganglions du cou. Et souvent d’une éruption cutanée, de nausées, de douleurs abdominales, de diarrhées et de symptômes respiratoires.

Toute personne présentant ces symptômes est invitée à consulter un médecin.

Agence régionale de santé (ARS)

Des complications neurologiques (méningite, encéphalite) surviennent dans moins de 1 % des cas. Plus rarement encore, d’autres complications (hépatite, pancréatite ou myocardite) peuvent apparaître. Généralement, le malade récupère spontanément, parfois avec séquelles. L’infection virale peut s’avérer mortelle principalement chez les seniors ou les personnes immunodéprimées.

Des traitements ?

Aucun traitement antiviral spécifique contre le virus, ni même un vaccin, n’existent pour l’instant. L’infection disparaît au bout de quelques jours et peut laisser quelques effets secondaires chez les plus fragiles : fatigue…

La circulation du virus West Nile est actuellement surveillée en France par un triple dispositif : humain, équin, aviaire.

Ministère de la Santé

On se protège ?

Il est indispensable de se protéger contre ces moustiques Culex qui piquent essentiellement au coucher du soleil et durant la nuit, en extérieur et dans les habitations. Les mesures de prévention sont les mêmes que pour les autres espèces de moustiques :

  • porter des vêtements couvrants et amples ;
  • utiliser un répulsif cutané en soirée, conseillé par votre pharmacien, sur les zones de peau découvertes ;
  • si nécessaire, utiliser des grillages-moustiquaires sur les ouvertures (portes et fenêtres) ;
  • dormir sous des moustiquaires, qui peuvent également être imprégnées d’insecticide pour tissus. Il existe des moustiquaires à berceau pour les nouveau-nés ;
  • utiliser des ventilateurs et éventuellement des climatiseurs qui gênent les moustiques ;
  • utiliser les diffuseurs électriques à l’intérieur des habitations ;
  • utiliser les serpentins insecticides uniquement en extérieur.

Pour limiter le développement des moustiques autour de son domicile, il convient de :

  • couvrir les réserves d’eau avec de la moustiquaire ou du tissu afin de les rendre hermétiques ;
  • nettoyer les gouttières et caniveaux ;
  • vider ou ranger tout récipient pouvant contenir de l’eau (astuce : remplir les coupelles de sable) ;
  • éviter les dépôts sauvages de déchets.