Troubles musculo-squelettiques : trois femmes sur cinq sont concernées

Les TMS sont la première maladie professionnelle en France depuis vingt ans. Ils représentent 86 % des maladies professionnelles reconnues par le régime général, soit 40 852 cas en 2021. ©123RF

Les troubles musculo-squelettiques (TMS) sont des pathologies très répandues dans la population française, notamment chez les femmes. Près de 60 % d’entre elles sont concernées, d’après une nouvelle étude épidémiologique publiée par Santé publique France (SPF).

Les nouvelles données sur les TMS qui viennent d’être publiées dans le baromètre santé de Santé publique France (SPF), montrent que trois femmes sur cinq de 18 à 64 ans souffrent de ces douleurs invalidantes. Le dos est la première localisation.

« Les troubles musculo-squelettiques (TMS) recouvrent un large ensemble d’affections de l’appareil locomoteur, pouvant être provoquées ou aggravées par l’activité professionnelle, explique Santé publique France. Ils se traduisent principalement par des douleurs et une gêne fonctionnelle plus ou moins importantes mais souvent quotidiennes. »

Près de 87 % des maladies professionnelles en France sont des troubles musculo-squelettiques.

Les TMS sont la première maladie professionnelle en France depuis vingt ans. Ils représentent 86 % des maladies professionnelles reconnues par le régime général, soit 40 852 cas en 2021. Les causes sont multiples : elles sont liées au poste de travail et à son environnement, à l’organisation du travail, au climat social dans l’entreprise. Elles peuvent résulter de la répétition de mouvements liés à une tâche de travail, d’efforts trop intensifs sur une partie du corps, d’une mauvaise position du dos devant un écran ou des vibrations dues à la manipulation d’un outil…

TMS : les femmes en première ligne

Ces pathologies touchent plus les femmes que les hommes, à la fois en fréquence et en gravité, et ce à un âge plus précoce. Pour exemple, l’indice de gravité des TMS des ouvrières est trois fois plus important que celui des ouvriers, indique un rapport du Sénat.

Le Docteur Agnès Aublet-Cuvelier, adjointe au directeur des études et de la recherche de l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), auteure d’un article intitulé Les TMS ont-ils un sexe ?, a également mis en avant des spécificités liées à la double journée des femmes.

D’une part, les femmes accomplissent une plus grande part des tâches domestiques et sont, dans ce cadre, exposées à des facteurs de risques biomécaniques et psychosociaux. D’autre part, elles bénéficient de temps de récupération moindres, alors même que ces temps de récupération sont précieux pour réparer les microlésions tissulaires qui font le lit des tendinopathies et des lésions péri-articulaires.

Ces temps manquants entraîneront des retards de cicatrisation ou pourront générer des phénomènes pro-inflammatoires accentuant et déréglant les phénomènes de cicatrisation, contribuant également à la chronicisation de certaines lésions.

Le dos, canal carpien…

Le dos, avec les lombalgies, est la première localisation de ces TMS, avec des prévalences respectives de 47 et 40 % chez les femmes et les hommes. Puis viennent les TMS de l’épaule chez les hommes et les sciatiques chez les femmes.

L’étude souligne, par ailleurs, que le nombre d’interventions pour syndrome du canal carpien (SCC) et hernie discale lombaire (HDL) est resté relativement stable en 2022 avec respectivement 124 011 et 20 971 personnes concernées (surtout des femmes pour le SCC, et des hommes pour les HDL). L’incidence de ces deux pathologies est cependant plutôt en baisse, sauf pour le SCC chez les hommes.

Quels secteurs d’activité ?

Près de 87 % des maladies professionnelles en France sont des troubles musculo-squelettiques. Les TMS sont présents dans l’ensemble des secteurs d’activité.

Les secteurs d’activité les plus à risque sont l’industrie manufacturière et la construction chez les hommes, et les secteurs de la santé humaine et de l’action sociale chez les femmes. Ces métiers où elles doivent se dépêcher ou répéter continuellement une même série de gestes ou d’opérations, ce qui est facteur de TMS.

Des secteurs à suivre en particulier pour faire plus de prévention, conclut le rapport.