[PODCAST] Don du sang : le parcours de la poche

Reportage à la maison du don du sang de Lille © Franck CRUSIAUX
Reportage à la maison du don du sang de Lille © Franck CRUSIAUX

La Journée mondiale des donneurs de sang, le 14 juin, est l’occasion pour l’Etablissement français du sang de rappeler l’importance du don, un acte solidaire indispensable pour les transfusions d’urgence et le traitement de nombreuses maladies chroniques. Grâce à plus de 1,5 million de donneurs, environ un million de patients sont ainsi soignés chaque année en France.

Aujourd’hui, il n’existe aucun produit pouvant se substituer au sang humain. Or, seulement 4 % de la population en âge de donner le sien (entre 18 et 70 ans) l’a déjà fait. Et les dons s’avèrent, par ailleurs, tributaires de l’actualité sanitaire et sociale. Lors d’une épidémie, de grippe ou de Covid, ou pendant les congés scolaires par exemple, les réserves de sang sont impactées. A la veille des vacances d’été, la mobilisation de toutes et tous s’avère donc plus que jamais nécessaire. Pour donner envie à de nouveaux volontaires de participer à cette grande mission de santé publique, la rédaction de Viva a suivi le parcours d’une poche de sang.

Du prélèvement auprès des donneurs jusqu’à la distribution pour les transfusions, les étapes sont aussi techniques que minutées. Les composants sanguins ont, en effet, une durée de vie limitée, à l’image des plaquettes qui se gardent entre cinq et sept jours. Par ailleurs, chaque produit doit être conservé à une température spécifique, jusqu’à – 30 °C pour le plasma.

1. Le prélèvement du sang

Au sein des maisons du don de l’Etablissement français du sang (EFS) ou lors de collectes itinérantes organisées par l’établissement public, les donneurs doivent rester environ 45 minutes. Le rendez-vous débute par un questionnaire et un entretien médical pour vérifier qu’il n’y a pas de contre indications. Le prélèvement en lui-même ne dure qu’une dizaine de minutes et il sera suivi d’une collation. Chaque don va alors se matérialiser par une poche et des tubes de sang, qui prendront deux chemins différents.

Du « sang total » collecté, différents composants seront prélevés : le plasma, les plaquettes et le concentré de globules rouges. © Franck CRUSIAUX

2. La préparation de la poche

Contrairement aux idées préconçues, la poche de sang n’est pas transfusée directement du donneur au patient. Car, en fonction de leurs pathologies, les malades ont des besoins très particuliers en matière de produits sanguins. Ainsi, du « sang total » collecté, différents composants seront prélevés : le plasma, les plaquettes et le concentré de globules rouges. Pour y parvenir, les poches sont placées dans des centrifugeuses qui vont séparer ces différents constituants. A la fin du processus de préparation, les produits peuvent être acheminés aux différents lieux de distribution de l’EFS. Mais aucune livraison ne sera faite avant l’arrivée des résultats d’analyses des dons.

Toutes les vérifications, appelées « qualification » des produits, ont pour objectif de sécuriser au maximum l’ensemble des transfusions © Franck CRUSIAUX

3. L’attente des résultats d’analyses

Les tubes de sang prélevés lors des dons ont pris le chemin des laboratoires de biologie médicale de l’EFS. Chacun d’eux y sera systématiquement analysé. Parmi les recherches effectuées figure l’identification du groupe sanguin du donneur. A chaque étape, l’anonymat de ce dernier est cependant respecté puisque l’identification se fait par un numéro. Les examens porteront également sur d’éventuelles traces de maladies transmissibles par le sang (VIH, hépatites B et C). Toutes ces vérifications, appelées « qualification » des produits, ont pour objectif de sécuriser au maximum l’ensemble des transfusions. Et l’infime proportion de tubes et de poches de sang non transfusables pourra être réorientée vers un usage non thérapeutique. Notamment dans le but d’aider la recherche scientifique.

Au CHU de Lille, la distribution des produits sanguins se fait par le biais d’un réseau pneumatique automatisé. © Franck CRUSIAUX

4. Distribution dans les établissements de santé

Les résultats positifs des analyses, qui concernent la très grande majorité des dons, sont transmis par un système de code informatique. Les composants sanguins associés sont alors acheminés vers les sites de distribution de l’EFS situés partout en France. A proximité des établissements de santé, et notamment des hôpitaux publics, ces antennes se tiennent à la disposition des médecins pour leur faire parvenir les produits nécessaires aux transfusions des patients. Dans certains centres, la distribution se fait par le biais d’un réseau pneumatique automatisé.