Manger moins de viande, mais de meilleure qualité, serait bon pour la santé et respecterait les engagements sur le climat, soulignent la Société française de nutrition et le Réseau Action climat dans une enquête.
Diviser sa consommation de viande par deux tout en satisfaisant nos besoins nutritionnels pour protéger l’environnement et notre santé. Une idée qui pourrait faire son chemin. Cette recommandation pourrait-elle s’ajouter à celles préconisées par le Programme national nutrition santé (PNNS) ?
C’est en tout cas le vœu pieux lancé par la Société française de nutrition (SFN), une société savante regroupant des experts en nutrition du secteur public et privé, et le Réseau Action climat (RAC) dans un document publié récemment.
Changer les habitudes alimentaires
Les deux organisations ont effectué des études sur les habitudes de consommation alimentaire des Français en se basant sur une enquête réalisée auprès de plus de 3 000 adultes. Ils ont effectué plusieurs modélisations et constaté que, pour que la France puisse respecter ses engagements environnementaux, il faudrait faire des efforts au niveau de l’alimentation – qui représente aujourd’hui 22 % de son empreinte carbone.
Les deux organisations soutiennent que la consommation de viande par habitant devrait être limitée à 450 grammes par semaine maximum, toutes viandes confondues (viande rouge, charcuterie, volaille). Pour couvrir les besoins nutritionnels, il faudrait changer nos habitudes et manger plus de fruits et de légumes, de légumineuses (lentilles, pois chiches, haricots secs, etc.), de fruits et de céréales complètes, expliquent les chercheurs dans l’étude. Et deux petites poignées de fruits à coque (amandes, noix, etc.) chaque jour.
Vers de nouvelles recommandations ?
Cette étude tombe à pic car le PNNS devrait bientôt mettre à jour ses recommandations. Et peut-être inclure ces dernières données. Actuellement, le programme préconise de consommer au maximum 500 grammes de viande rouge (bœuf, porc, agneau) et 150 grammes de charcuterie par semaine, tout en privilégiant la volaille – sans qu’une limite soit fixée pour celle-ci. Or, l’impact de l’élevage, en particulier de bovins, a énormément d’effets négatifs sur l’environnement. Et la consommation de viande chez les Français ne baisse pas. Celle de poulet a même doublé au cours des 20 dernières années. Au Danemark par exemple, on recommande 350 grammes de viande par semaine, contre 500 grammes pour les Pays-Bas.