[PODCAST] Reportage à Nightline, une permanence téléphonique pour soulager la jeunesse

Nightline, un service d'écoute fait par et pour les étudiants. A Paris, juin 2023 © Magali Delporte
Nightline, un service d'écoute fait par et pour les étudiants. A Paris, juin 2023 © Magali Delporte

Face à la souffrance des jeunes et au manque de professionnels pour les accompagner dans un suivi psychologique, de nombreuses associations ont été créées dans le but d’améliorer leur santé mentale. Parmi elles, Nightline assure un service d’écoute et de tchat chaque soir jusqu’à 2h30 du matin. Un reportage à lire et à découvrir également en podcast.

Ce soir-là, ils seront trois autour de la table. Trois étudiants à tenir la permanence téléphonique du service d’écoute de Nightline. Sans prêter attention à la clameur émanant des bars parisiens avoisinants, les trois bénévoles prennent place autour d’un grand bureau blanc sur lequel deux rangées de téléphones fixes se font face. Jusqu’à 2h30 du matin, ils se tiennent à la disposition des jeunes qui auraient envie de parler.

A 21 heures, un premier message arrive sur le tchat. Laura* a les yeux rivés sur son ordinateur. Elle attendant que son interlocuteur mette en mots le motif de sa prise de contact. Puis le téléphone se met à sonner. « Bonsoir, ici Nightline, je t’écoute. Comment te sens-tu ce soir ? » Jérôme* vient de décrocher le combiné et se tient à la disposition de l’appelant.    

« Les bénévoles écoutants sont tous des étudiants. Certes, ils sont formés et encadrés par des psychologues pour apprendre à écouter la parole et les maux de ceux qui appellent. Mais ils restent avant tout des jeunes du même âge que leurs interlocuteurs. Cette proximité permet de faire tomber les barrières sur les questions de santé mentale. Et d’apporter une aide par les pairs », explique Julie Cartailler, chargée de recherche en économie de la santé au sein de l’association.

Le suicide évoqué dans 20 % des conversations

En tant que bénévole porte-parole de Nightline, Siane accepte de témoigner à visage découvert. Et de détailler les raisons qui poussent les jeunes à appeler. « Ils invoquent majoritairement un sentiment de solitude, un état de stress ou des difficultés relationnelles, amoureuses, amicales ou familiales Dans près de 20 % des appels et tchats reçus au cours de l’année universitaire 2021-2022, la question du suicide a été évoquée ». Encore un nouveau chiffre venant illustrer un état psychologique inquiétant au sein de la jeunesse. « Les études montrent une prévalence des problèmes de santé mentale chez les 18-30 ans », rappelle Julie Cartailler en citant les données de l’Observatoire national de la vie étudiante (OVE). En 2021, plus de 36 % des étudiants ont déclaré des symptômes dépressifs, contre 20 % de la population générale.  

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