La région du Nord-Isère était particulièrement sous-dotée en termes d’établissement spécialisés dans le polyhandicap. Avant l’ouverture de la Canopée, maison d’accueil spécialisée (MAS) près de Bourgoin-Jallieu, ses résidents habitaient loin de leurs proches, parfois même dans des structures pour enfants alors qu’ils étaient déjà adultes, ou chez leurs proches quand ils ne trouvaient aucune place… Un reportage à lire et à découvrir en podcast.
Comme chaque matin, tout le monde est réuni dans la salle commune. Les infirmières et aides-soignantes viennent tout juste de terminer le nursing, les soins d’hygiène du matin, et font le tour de la grande table pour dire bonjour aux résidents. Aurélie, l’éducatrice, enlace chacun d’eux. « En fonction de leurs handicaps, certains ne parlent pas du tout et vont uniquement s’exprimer par des gestes ou des expressions faciales presque imperceptibles. Le fait de les toucher et de les câliner me permet de communiquer avec eux. » Yasmine, la plus jeune des habitantes de cette maison d’accueil spécialisée (MAS) pour polyhandicapés, est presque la seule à pouvoir se déplacer sans fauteuil roulant. Elle s’approche de Gilles, le plus âgé, et pose sa tête contre lui.
Proximité entre tous
Si la Canopée n’a ouvert que depuis quelques mois, tous ses occupants se connaissent déjà bien. « Il y a actuellement une dizaine de résidents et jusqu’à 17 au total. Le fait que ce soit une petite structure est plutôt rare pour ce type d’établissement. Cela crée une vraie proximité entre tous », confirme Fernand le père d’une des résidentes. Avant de s’installer ici, sa fille était dans un institut médico-éducatif (IME) à destination des enfants, alors qu’elle a aujourd’hui 24 ans. « Cela fait plus de 6 ans que nous cherchions un établissement spécialisé pour adulte, adapté en termes d’équipements et d’activités », explique-t-il en précisant qu’une dérogation permettait à Julie de rester à l’IME en attendant une solution adaptée. Plus de 6 500 personnes en France sont actuellement dans une structure pour mineurs alors qu’ils sont adultes, selon un rapport de la DREES paru en 2023.
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