Une campagne pour encourager les femmes à donner leurs ovocytes

Aujourd’hui en France, l’attente des couples est d’au moins deux ans pour bénéficier d’un don d’ovocytes. ©132RF

#FaitesdesParents est la campagne de l’Agence de la biomédecine pour inciter les femmes à faire un don d’ovocytes. Qui peut donner ? Quelles sont les conditions ? Explications.

Le manque de dons, en particulier d’ovocytes, est préoccupant, d’après l’Agence de la biomédecine. Aujourd’hui en France, l’attente des couples est d’au moins deux ans pour bénéficier d’un don.

En France, le don d’ovocytes, comme tous les dons d’éléments du corps humain, est encadré par la loi de bioéthique.

Agence de la biomédecine

Un don généreux mais complexe à réaliser

« J’invite toutes les jeunes femmes qui sont intéressées par ce don de passer à l’acte parce qu’on a vraiment besoin de donneuses malgré cette générosité qui existe déjà. On a environ 1 000 donneuses par an, mais on aurait besoin au moins de doubler le nombre de personnes qui donnent leurs ovocytes », explique Marine Jeantet, directrice générale de l’Agence de la biomédecine.

Le don est gratuit, anonyme et librement consenti.

« En France, le don d’ovocytes, comme tous les dons d’éléments du corps humain, est encadré par la loi de bioéthique », rappelle l’agence.

En théorie, faire don de ses ovocytes peut paraître généreux, mais le parcours est contraignant : rendez-vous médicaux, stimulation ovarienne, examens médicaux… C’est la raison pour laquelle on manque de donneuses en France.

Pourtant de nombreux couples comptent sur la solidarité d’autres femmes pour mener à bien une grossesse.

Mode d’emploi

Si vous voulez aider des couples qui n’arrivent pas à concevoir, que vous ayez eu des enfants ou non, comment s’y prendre ?

Il faut avoir entre 18 et 37 ans inclus (soit avant le jour du 38e anniversaire) et être en bonne santé. Le don est gratuit, anonyme et librement consenti. La donneuse d’ovocytes ne doit subir aucune pression, de quelque nature que ce soit. Elle signe un formulaire de consentement après avoir été pleinement informée. Elle peut revenir à tout moment sur son consentement, jusqu’à l’utilisation des ovocytes. A noter que depuis le 1er septembre 2022, le consentement du conjoint ou de la conjointe n’est plus obligatoire.

Derniers points et non des moindres : la donneuse bénéficie de la prise en charge de tous les frais occasionnés par le don, médicaux et non médicaux. Et le don ne diminue pas la fertilité.

Pour savoir si vous pouvez donner, faites le test : dondovocytes.fr/solidarite/

Enfants issus de dons de gamètes

La loi de bioéthique de 2021 permet un droit d’accès aux origines uniquement pour les seules personnes issues d’un don. Ainsi, elles peuvent, à leur majorité et si elles le souhaitent, accéder aux données non identifiantes et à l’identité des donneurs en contactant la Commission d’accès des personnes nées d’une assistance médicale à la procréation aux données des tiers donneurs (Capadd).

La donneuse, quant à elle, ne peut pas connaître l’identité des personnes qui recevront son don.

L’accès aux origines n’impacte en aucun cas la filiation.

Ainsi, aucun lien de filiation ne pourra être établi entre la personne issue d’un don de gamètes et la donneuse. Les parents de cet enfant restent bien la femme ou le couple qui l’a désiré, qui ont réalisé la démarche d’assistance médicale à la procréation et qui l’ont vu naître.

La loi de bioéthique précise que le recours au don de gamètes d’une même donneuse ne peut conduire à la naissance de plus de 10 enfants.