Arthrose : comment éviter les douleurs ?

Médecin injectant de l'acide hyaluronic dans le genou d'un malade souffrant d'arthrose
L'injection d'acide hyaluronic peut soulager les douleurs de l'arthrose du genou 123RF©

La Journée mondiale de l’arthrose a lieu le 17 septembre. Contrairement aux idées reçues, cette maladie n’est pas l’apanage de la vieillesse. Elle touche un Français sur dix et ne cesse de progresser. Mais la recherche avance et la souffrance n’est plus une fatalité.

QU’EST-CE QUE L’ARTHROSE ?

C’est une pathologie qui conduit à la destruction du cartilage d’une articulation. « Tous les tissus sont concernés, y compris l’os sur lequel s’appuie le cartilage et la membrane synoviale qui entoure l’articulation », explique le docteur Pascal Chazerain, chef du service de rhumatologie au sein du groupe hospitalier Diaconesses Croix Saint-Simon, à Paris. Seconde cause d’invalidité dans les pays industrialisés, l’arthrose se manifeste par des douleurs, des raideurs et parfois une inflammation et/ou une accumulation de liquide dans la cavité articulaire (épanchement). Elle peut être à l’origine d’un handicap majeur avec perte de mobilité. Ce n’est pas une « maladie de vieux, précise le docteur Chazerain. Elle peut toucher les patients avant 40 ans ».

QUELLES SONT LES ARTICULATIONS IMPACTÉES ?

La maladie s’attaque essentiellement aux mains, au rachis, aux genoux et aux hanches. L’arthrose de la colonne vertébrale est fréquente chez les 65–75 ans, mais elle reste le plus souvent silencieuse.

LES CAUSES

L’âge, le surpoids, le diabète, l’hypertension artérielle, le sport intense, les traumatismes et la génétique sont à l’origine de l’arthrose.

LE DÉPISTAGE

Il repose sur un examen clinique et des radiographies.

En cas d’arthrose, on distingue nettement une diminution de l’espace qui sépare les deux os de l’articulation radiographiée.

LES TRAITEMENTS DE PREMIÈRE INTENTION

« Le premier traitement est non médicamenteux. Il s’agit de perdre du poids en cas d’obésité, d’adopter une alimentation équilibrée et de pratiquer une activité physique (sauf en cas de poussée inflammatoire) », explique le professeur Berenbaum, chef du service de rhumatologie à l’hôpital Saint-Antoine à Paris, également chef d’équipe Inserm CDR « Pathologies articulaires associées aux maladies métaboliques et à l’âge ». En cas de douleur, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), par voie orale ou locale, sont généralement efficaces pour soulager le patient.

SI LA GÊNE PERSISTE

En cas de douleur rebelle, le médecin aura recours à des infiltrations de corticoïdes. Cela consiste à injecter des anti-inflammatoires directement dans l’articulation. Le médecin peut également pratiquer une piqûre locale d’acide hyaluronique, un produit visqueux dont la composition est proche de celle du liquide synovial physiologique. Ce traitement, non remboursé par la Sécurité sociale, ne fonctionne que sur certains malades. La pose d’une prothèse (arthroplastie) pourra, en outre, être proposée dans les cas les plus avancés, surtout pour la hanche ou le genou. L’intervention permettra d’améliorer la qualité de vie et la motricité des patients. Enfin, des séances de kinésithérapie sont très souvent prescrites pour diminuer l’intensité des douleurs.

LA RECHERCHE

Il existe plusieurs formes d’arthrose. Aujourd’hui, on cherche à les classer pour proposer des traitements personnalisés aux patients. L’équipe du professeur Berenbaum travaille par exemple sur le liraglutide, un analogue de l’hormone GLP-1, qui fait partie d’une famille de médicaments déjà utilisés avec succès dans le diabète de type 2 et l’obésité. « Nous nous sommes aperçus qu’en injection dans l’articulation, il avait des propriétés anti-arthrosiques étonnantes, du fait de la présence de récepteurs pour cette hormone dans les tissus concernés », précise le professeur.
La phase 1 de l’étude clinique est en cours chez des personnes souffrant d’arthrose du genou, avec une phase 2 prévue pour 2024.