Parmi les propositions pour favoriser l’accès aux soins, le Premier ministre Gabriel Attal prévoit de faire payer 5 euros toute personne qui n’honorerait pas un rendez-vous chez le médecin. Surnommée la « taxe lapin », cette idée déjà évoquée par le gouvernement est vivement critiquée par de nombreux professionnels de santé.
« Dès cette année, nous mettrons en place un mécanisme de responsabilisation avec une retenue de 5 euros qui ira directement au médecin si son patient ne se présente pas ou prévient moins de 24 heures avant » son rendez-vous, a prévenu Gabriel Attal.
Taxe lapin : en quoi ça consiste ?
En France chaque année, plus de 27 millions de rendez-vous médicaux ne sont pas honorés, d’après les chiffres du gouvernement. D’où l’idée déjà évoquée par Matignon de faire payer 5 euros à tout patient qui n’honorerait pas son rendez-vous chez le médecin.
Selon le Premier ministre, cette taxe de 5 euros serait payée par le patient qui n’aurait pas annulé son rendez-vous à l’avance. Elle pourrait rentrer en vigueur le 1er janvier prochain.
Reste à savoir à qui le patient paiera cette taxe. Au médecin ? A la plateforme de réservation via une emprunte bancaire ? Cette somme sera-t-elle prélevée directement par la caisse d’assurance maladie ? Mais celle-ci a-t-elle le droit de le faire ? Beaucoup de questions qui restent pour l’instant en suspens.
De vives réactions
Aux dernière nouvelles, la plateforme de rendez-vous en ligne Doctolib a déjà annoncé qu’elle refusera de prélever les empreintes bancaires des patients. Cette mesure pourrait, selon elle, entraver l’accès à la prise de rendez-vous pour les personnes déjà éloignées du système de soins.
Du côté des syndicats de médecins, on fustige cette taxe. Les organisations craignent une surcharge de travail pour les praticiens et des effets pervers pour les patients les plus modestes comme le renoncement au parcours de soin.
Pour France Assos santé, « c’est une manière de pénaliser et culpabiliser les patients ».
Tous s’accordent à dire que cela ne règlera pas l’accès aux soins, le problème de la répartition des médecins sur le territoire et le manque de praticiens dans certains secteurs (ophtalmologie, pédiatrie…).
On le voit, cette « taxe lapin » pourrait s’avérer très compliquée à mettre en place.
Pour l’heure, cette mesure devrait passer par une évolution législative. La « taxe lapin » ne verra le jour que si la loi est votée.