Cancer de la prostate : vers un doublement du nombre de cas

Une étude prévoit que le nombre de cas de cancer de la prostate passera de 1,4 million à 2,9 millions en vingt ans. 123RF©

Le nombre de cas de cancer de la prostate va doubler dans le monde d’ici à 2040, selon les prévisions d’une étude publiée dans le journal The Lancet. Quelles en sont les raisons ?

Cette étude prévoit que le nombre de cas de cancer de la prostate passera de 1,4 million à 2,9 millions en vingt ans. Quant au taux de mortalité, il augmenterait de 85 %, passant de 375 000 décès par an en 2020 à 700 000 en 2040.

En France, le cancer de la prostate est le plus fréquent et la troisième cause de décès par cancer, derrière le cancer du poumon et le cancer colorectal.

Institut national du cancer (Inca)

Pourquoi une telle augmentation ?

Face à cet accroissement des cas de cancer de la prostate, plusieurs raisons sont avancées par les experts. D’abord le vieillissement de la population (le cancer de la prostate est une maladie de l’homme vieillissant) et l’augmentation de l’espérance de vie. Après ce constat, les stratégies de dépistage sont à revoir pour éviter à tout prix de passer à côté d’un cas de cancer de la prostate. Un diagnostic et un traitement précoce permettent d’éviter les complications graves et de réduire le nombre de décès. A contrario, un cancer dépisté tôt est souvent de bon pronostic avec plus de 95 % de guérison.

Le cancer de la prostate est sournois et totalement silencieux. D’où l’importance de le dépister tôt.

Association française d’urologie (AFU)

Vers un meilleur diagnostic

Plusieurs stratégies sont à l’œuvre dans différents pays. En France, à partir de 50 ans, le médecin peut pratiquer un toucher rectal et un dosage du PSA*, tous les deux ans. En cas de doute sur les résultats, une IRM et une biopsie sont pratiquées. Pour les hommes à risques (cas de cancer dans la famille ou avec une mutation BCRA 1 et 2), le dépistage peut commencer vers 40 ans.

L’Association française d’urologie (AFU), quant à elle, plaide pour un dépistage organisé, comme il se pratique pour le cancer du sein chez la femme.

Pays à faible revenus

Les pays à revenus faibles sont les plus les plus concernés par le doublement des cas de cancer de la prostate. L’Asie de l’Est et l’Amérique du Sud concentreraient le plus de nouveaux cas d’ici à 2040 (respectivement, environ 680 542 et 313 630 nouveaux cas) et le plus de décès (133 964 et 72 750 décès). Dans ces pays, le diagnostic tardif du cancer de la prostate est la norme.

Une meilleure stratégie de dépistage est donc vivement recommandée pour éviter la surmortalité.

*Prostate spécific antigene, antigène spécifique de la prostate.