Une étude alerte sur les dangers de la pollution de l’air pour les jeunes enfants

Chaque année, 11 000 enfants de moins de trois ans sont hospitalisés en urgence à cause de leur asthme. © 123 RF
Chaque année en France, 11 000 enfants de moins de trois ans sont admis en urgence pour asthme, et 28 000 tout-petits de moins de deux ans pour bronchiolite. © 123RF

L’organisme public de statistiques a publié au début de l’année 2024 une étude sur les conséquences de l’exposition aux polluants atmosphériques sur la santé, dès les premières années de vie. Les enfants des ménages les plus modestes s’avèrent particulièrement touchés par les maladies respiratoires causées par la pollution de l’air.

Chaque année, 11 000 enfants de moins de trois ans sont hospitalisés en urgence à cause de leur asthme. Ce chiffre figurant dans une récente étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) porte sur la période 2008-2017. Publiée au début de l’année 2024, l’enquête précise que ces hospitalisations concernent 1,4 % des enfants en France. « Et 1,9 % (…) des enfants les plus modestes. »

Autre maladie respiratoire, la bronchiolite est responsable de 28 000 hospitalisations annuelles en urgence pour des enfants âgés de moins de deux ans. Ce qui représente 3,6 % de cette tranche d’âge. Là aussi, le risque est « doublé pour les plus modestes par rapport aux plus aisés ».

Les enfants inégalement exposés

Cette étude de la Drees pointe la responsabilité de la pollution atmosphérique dans la responsabilité de ces pathologies infantiles. Les chercheurs démontrent par ailleurs que les enfants des ménages modestes sont « plus exposés » à ces particules fines. Une inégalité de santé qui s’explique par leur lieu de résidence.

Ce sont les enfants des ménages les plus modestes qui sont les plus exposés.

La Dress

« Les moins aisés vivent, plus souvent, au sein des aires d’attraction des villes, dans les communes les plus polluées. Au sein de ces espaces, ce sont les enfants des ménages les plus modestes qui sont les plus exposés, du fait de leur localisation. »

Mais l’enquête met également en avant un risque accru pour les plus jeunes issus de milieux favorisés. « La pollution atmosphérique se concentre dans les villes, où les plus aisés résident plus souvent. »

Fardeau sanitaire

Quelques semaines avant la parution de cette analyse, une autre étude alarmante sur la pollution atmosphérique était relayée par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Fin 2023, l’établissement public rappelait ainsi que « 99 % de la population mondiale respire un air qui ne respecte pas les limites relatives à la qualité de l’air recommandées par l’Organisation mondiale de la santé ».

Le document détaille également les conséquences pour l’organisme de l’exposition aux particules fines, qualifiée de « fardeau sanitaire » : bronchites, bronchiolites, pneumonies, mais aussi cancers… La pollution atmosphérique est en effet « classée comme cancérigène par le Centre international de recherche sur le cancer depuis 2013 ».

Les particules fines, responsables de la pollution atmosphérique
Leur diamètre n’excède pas celui d’un cheveu, pourtant elles s’avèrent particulièrement toxiques. Ces microparticules solides et chimiques proviennent des rejets industriels. Elles émanent notamment des fumées des usines, mais aussi des transports (gaz d’échappement) et du chauffage au bois ou au charbon…