« Tous les citoyens peuvent devenir secouristes en santé mentale »

jeune fille le visage dans les mains NB
Le programme Premiers secours en santé mentale vient d’Australie où il existe depuis le début des années 2000. @123RF

Depuis 2019, le programme Premiers secours en santé mentale (PSSM) forme des secouristes à repérer les troubles en santé mentale et à intervenir. Une aventure dans laquelle Maxime n’a pas hésité à se lancer.

Qu’est-ce qui vous a décidé à tenter le programme de secouriste aux premiers soins en santé mentale (PSSM) ?

Maxime. ©DR

Maxime : Je suis sensibilisé aux problématiques de santé publique. J’ai été, plusieurs années, bénévole puis salarié d’une association de lutte contre le sida. J’ai abordé pendant ces années le sujet de la santé mentale avec les malades. Quand j’ai appris qu’il y avait un programme dans un service de santé universitaire où je travaille, je n’ai pas hésité. Depuis trois ans, je suis formateur PSSM pour les étudiants en université souhaitant apprendre à aider leurs pairs en détresse psychologique. Par ailleurs, j’anime parfois des formations en entreprise. 

Qu’est-ce que le PSSM ?

Maxime : Ce programme est arrivé en France en 2019. Mais il vient d’Australie où il existe depuis le début des années 2000. Depuis sa création, près de 70 000 secouristes ont été formés en France. Et dans les universités, 8 % des étudiants sont initiés. Cela concerne tout le monde. Nous avons tous été touchés par ce sujet, de près ou de loin. Et lorsqu’un problème survient, on ne sait pas toujours comment agir concrètement, quels mots utiliser…

Le programme s’inspire de la formation aux premiers secours physiques, mais intègre une logique d’urgence différente : un secouriste en santé mentale devra intervenir et approcher la personne, parfois à plusieurs reprises pour l’écouter, la réconforter, l’encourager à se tourner vers des professionnels.

Concrètement ?

Maxime : C’est une formation intensive de deux jours où l’on fait un état des lieux de la santé mentale en France. On acquiert ensuite une méthode pour détecter les signes de mal-être, reconnaître les troubles, approcher une personne qui souffre (dans l’entourage, au travail…). Mais aussi évaluer si elle est en crise, et si oui, savoir y faire face, appeler les secours… On nous transmet les mots pour la rassurer, l’encourager à aller vers un professionnel : médecin, psychologue, travailleur social…

Nous pouvons également nous appuyer sur les numéros d’urgence comme le 15 ou le 3114 dans les cas de tentatives de suicide… Les premiers secours en santé mentale sont donnés jusqu’à ce qu’une aide professionnelle soit apportée ou jusqu’à ce que la crise soit résolue.

Qui peut devenir secouriste en santé mentale ?

Maxime : Tous les citoyens peuvent devenir secouristes en santé mentale ! Une personne sur quatre est concernée par un problème de santé mentale. Ces troubles doivent être déstigmatisés, on doit pouvoir en parler librement.

Bientôt une formation pour les aider les adolescents ?

Maxime : Un « module jeunes » s’adresse déjà aux adultes vivant ou travaillant avec des adolescents. Le programme se concentre sur les PSSM à dispenser aux jeunes souffrant notamment de troubles du comportement alimentaire et/ou anxieux, de dépression (dont la crise suicidaire et les automutilations), de psychoses, et d’addictions. A la fin de l’année 2024, le programme PSSM Ados sera proposé aux adolescents pour les aider à repérer et aider des camarades, amis, membres de leur famille…

Pour se former au PSSM : pssmfrance.fr. Coût de la formation : environ 250 euros.