Système de soins : les mesures annoncées par Emmanuel Macron ne satisfont pas

Emmanuel macron au milieu des soignants dans un hôpital de l'Essonne
Voeux du president de la Republique aux acteurs de la sante, hospitaliers et liberaux lors d'une visite au Centre Hospitalier Sud Francilien. Eliot Blondet/POOL/REA

Emmanuel Macron a annoncé de nouvelles mesures pour améliorer notre système de santé, lors de ses vœux au personnel soignant, le 6 janvier dernier. Tour d’horizon des grandes lignes présentées par le président de la République.

Réforme de la T2A, hôpital, médecine de ville, permanence des soins, le président de la République a présenté de nouvelles pistes pour améliorer le système de santé. Suffiront-elles à réformer un hôpital exsangue et à améliorer le quotidien des soignants, au bout du rouleau ?

Sortir de la T2A (tarification à l’acte)

C’était une demande réclamée par le corps médical depuis longtemps. La T2A est une tarification en fonction des actes réalisés à l’hôpital. Elle incite les médecins à la rentabilité plutôt qu’à la pertinence des soins.

Le chef de l’Etat veut « sortir de la tarification à l’activité » dès 2023 pour privilégier « des objectifs de santé publique ». Sans toutefois délaisser « une part de rémunération à l’activité qui est tout à fait légitime ». 

Permanence des soins

Emmanuel Macron prévoit de mieux rémunérer les médecins qui assurent la permanence des soins (les soirs et les weekends). Il a mentionné « celles et ceux qui vont être prêts à former des jeunes » et à « participer aux coups de chauffe ».

Il a également promis aux 600 000 Français atteints d’une maladie chronique et n’ayant pas de médecin traitant de se voir proposer « une équipe traitante » avant la fin de l’année.

Assistants médicaux

Les médecins le crient sur tous les toits. Ils ont trop de charge administratives. Emmanuel Macron veut donc « dégager du temps utile de soin » et les libérer des charges administratives. Pour ce faire, « nous allons accélérer le recrutement des assistants médicaux pour les médecins », a-t-il déclaré. Ces assistants passeront d’environ 4 000 aujourd’hui à 10 000 d’ici à la fin 2024.

Partage des compétences

Le président a assuré que la « solution se trouve dans la coopération entre tous ». Ainsi, les kinés, pharmaciens ou infirmiers pourraient prendre en charge une partie du travail médical : renouvellement d’ordonnance pour des maladies chroniques, vaccination, prévention…

Tandem administratif et médical à l’hôpital

Emmanuel Macron a également annoncé l’arrivée d’un tandem administratif et médical à la tête de chaque hôpital. Le soin reprendrait toute sa place devant la rentabilité.

Dans son discours, le président a également souhaité que les soignants reprennent confiance en leur métier et qu’il soit plus attractif pour les jeunes.

Réactions

Après la prise de parole du président, les réactions n’ont pas tardé à se faire entendre. Le collectif Inter-Urgences a déclaré : « On n’attend plus rien de notre gouvernement, qui n’a pas la volonté de remettre en place un service public pour répondre aux besoins de la population. »

Jean-Paul Hamon, président d’honneur de la Fédération des médecins de France, s’est également exprimé. « Le président n’a pas pris la mesure de l’ampleur du désastre », a-t-il estimé au micro d’Europe 1.

Les acteurs du secteur de la médecine de ville restent donc sur leur faim après ces annonces en forme de programme. Et notamment, les médecins libéraux qui ont manifesté dernièrement et qui ont trouvé ce discours « trop centré sur l’hôpital ». Jugeant que le président méconnaissait la médecine de ville.