Les Français sont fous de douceurs sucrées. Faites maison ou artisanales, elles ravivent nos souvenirs d’enfance et sont sources de plaisir et de partage. Cet art gourmand permet en effet de réunir petits et grands autour des fourneaux puis de la table.
Pour la cheffe pâtissière américaine Julia Child, « une fête sans gâteau n’est guère mieux qu’une réunion de travail ». Mais comment faire son choix entre un baba au rhum, un paris-brest, un fraisier ou un saint-honoré, ces chefs- d’œuvre qui remontent à la nuit des temps ? Mais au fait, de quand date l’art pâtissier ? «
Il semblerait que depuis que l’on fabrique du pain, on mange également du gâteau », note Jean-Claude Ribaut, critique gastronomique. Et c’est chez les Grecs qu’on retrouve le premier gâteau préparé, alors offert aux dieux. Au Moyen Age, on concocte déjà des gaufres et des beignets. A ce moment-là sont aussi apparues les madeleines, premiers gâteaux aux œufs, moulés dans des coquilles Saint-Jacques pour accompagner les pèlerins sur le chemin vers Compostelle. Quant au terme « dessert », qui au sens littéral signifie « desservir la table », il prend tout son sens à partir du XVIIe siècle. Il désigne alors les petites douceurs qu’on savoure après avoir débarrassé la table.
Engouement gourmand
Aujourd’hui, la multiplication des émissions de télévision, des ouvrages spécialisés, des ateliers ou des comptes Instagram suscitent un emballement sans précédent pour la pâtisserie.
Et les gâteaux s’érigent désormais en véritables œuvres d’art. Car la pâtisserie nouvelle génération est aussi belle à voir que légère à déguster. Avec la mode de la santé et du bien-être, la tendance est à la réduction du sucre et du gras. Nouveaux ingrédients biologiques, farines de lentilles ou de pois chiches à l’indice glycémique très faible, colorants naturels… on peut savourer les gâteaux sans avoir un œil en permanence sur la balance.
C’est bon pour le moral
Mais ce n’est pas tout : déguster des gâteaux, ou mettre la main à la pâte, serait bon pour le moral. Ces moments de douceur et de partage renforcent la sensation
de bien-être et l’estime de soi. Quand on fabrique une pâtisserie avec soin et attention, « c’est un geste d’amour et de transformation de ce que la nature nous a donné : blé, miel, fruits… S’il s’agit d’un gâteau qu’on a mangé enfant,
il y a un processus d’idéalisation de cette période révolue qui est réactivé à chaque fois qu’on y goûte à nouveau », explique Patrick Avrane, psychanalyste
et auteur du livre Eloge de la gourmandise. Réaliser un gâteau est aussi une façon d’exprimer sa propre créativité, ses sentiments, et de partager ses goûts. Bref, pâtisser pour autrui est un geste désintéressé qui fait du bien.
Plaisir de pâtisser avec les enfants
Confectionner des gâteaux avec les enfants est un formidable moyen de transmettre. Non seulement des recettes mais aussi des moments de vie, de partage, de joie. Grâce à la pâtisserie, l’enfant reconnaît les ingrédients, apprend à calculer, à fractionner, à mesurer, à décorer. Tous ses sens sont en éveil. Et, contrairement à la cuisine, il n’y a pas autant de précautions à prendre. Pas besoin de couteau tranchant ou de casserole chaude qui représentent des sources de danger. Un petit conseil toutefois : commencez par une recette facile à réaliser, comme un gâteau au chocolat, un quatre-quart, ou des muffins.
D’où vient la bûche de Noël ?
Au commencement, la bûche de Noël n’était pas comestible : il s’agissait d’une souche de bois que l’on faisait brûler le plus longtemps possible pendant la veillée, le 24 décembre. Les pâtissiers ont détourné cette tradition pour élaborer une ganache en forme de bûche et décorée de confiseries. On retrouve les premières recettes de cette douceur dans les pays du nord de l’Europe, mais celle-ci ne s’est répandue en France qu’après la Seconde Guerre mondiale.