Santé : les annonces du président Macron

Emmanuel Macron, lors de la conférence de presse diffusée à la télévision, le 16 janvier 2024. ©REA

Déserts médicaux, franchises médicales… quelles sont les mesures annoncées par Emmanuel Macron sur la santé, lors de sa conférence de presse du mardi 16 janvier 2024 ?

Moins d’une semaine après le remaniement ministériel qui installait Gabriel Attal comme Premier ministre, le président de la République a pris la parole devant un parterre de journalistes, mardi 16 janvier en soirée, pendant deux heures et vingt minutes d’une conférence de presse diffusée à la télévision.

Déserts médicaux ?

Emmanuel Macron a réaffirmé haut et fort son opposition à mettre en place des mesures coercitives pour les médecins, comme la gauche l’avait proposé à plusieurs reprises. « La contrainte à l’installation n’est pas la solution. Après avoir fait tourner pendant cinq ans l’hôpital en tant qu’internes, les jeunes quitteront le métier si on leur impose des contraintes. » Il reste donc très attaché à la liberté d’installation.

Il propose en revanche de mettre en place une réforme de la rémunération pour les médecins, mettant en avant les forfaits plutôt que le tarif à l’acte. Une autre solution serait de « faire travailler davantage ville et hôpital ensemble » ou de donner aux personnels paramédicaux (kinés, infirmiers…) plus de prérogatives. Comme, d’ailleurs, la loi Rist votée au printemps dernier, le prévoit.

D’autre part, pour « mettre fin au scandale des déserts médicaux »,  le président de la République a demandé à « régulariser nombre de médecins étrangers qui tiennent parfois à bout de bras nos services de soins ».

Doublement des franchises médicales

Emmanuel Macron a défendu un doublement des franchises médicales, passant de 50 centimes d’euro à 1 euro par boîte de médicaments. Il juge que cette hausse du reste à charge était une façon de responsabiliser les assurés sociaux.

« Nous plafonnerons le dispositif à 50 euros par an pour les personnes qui ont souvent recours aux médicaments, c’est-à-dire les personnes en affection longue durée (ALD) », a nuancé le chef de l’Etat.

Petit problème, beaucoup des patients en ALD se retrouvent dans les couches sociales défavorisées, et en seront de leur poche de 50 euros au titre de l’achat de médicaments et 50 autres euros au titre des consultations médicales.

La hausse des franchises médicales avait déjà été évoquée par Emmanuel Macron et avait suscité de vives critiques des oppositions lors des débats sur le budget de la Sécurité sociale pour 2024. Cette décision, impopulaire pour les assurés, pourrait être mise en œuvre dès les prochaines semaines, puisque le gouvernement n’a pas besoin d’une loi pour agir : le montant de la franchise relève du règlement.

L’hôpital et les soignants, grands oubliés du président

Dans sa conférence de presse, Emmanuel Macron n’a pas évoqué l’hôpital, les urgences et le marasme dans lequel sont plongés les soignants. Depuis la nomination de Catherine Vautrin à la tête d’un méga-ministère (Travail, Santé et Solidarités), le monde de la santé, déjà très éprouvé, s’inquiète de ne pas avoir un ministre dédié. Peut-être un ministre délégué sera-t-il bientôt nommé ? Et quid de la prévention dont avait hérité François Braun, disparu de l’intitulé du poste ?

D’autre part, on peut noter que des sujets clivants comme l’aide médicale d’Etat (AME), l’IVG ou la fin de vie n’ont été abordés.

Finalement, peu de nouvelles annonces évoquées par le président pour relever un secteur de la santé en grande souffrance.