Santé : les annonces de la Première ministre

Service d'urgence dans un hôpital
Des mesures pour l'hôpital 123RF©

La Première ministre, Elisabeth Borne, a annoncé un ensemble de mesures pour la santé : revalorisations salariales pour les soignants à l’hôpital et possibilité pour les pharmaciens de délivrer des antibiotiques pour les cystites et angines. Explications.

La Première ministre, en visite à Rouen (Seine-Maritime) le 31 août, est venue faire de nouvelles annonces pour l’hôpital et les patients.

Elle promet de revaloriser les gardes et les astreintes à l’hôpital. Les pharmaciens pourront, quant à eux, prescrire directement des antibiotiques lorsque les tests rapides d’orientation diagnostique (Trod) pour les angines et les cystites seront positifs.

Hôpital

Les syndicats réclamaient depuis plusieurs mois l’aboutissement des négociations sur la rémunération du travail de nuit et la permanence des soins. Elisabeth Borne apporte des réponses :

  • pour le travail de nuit, les non-médecins (infirmières, aides-soignants…) verront leur salaire majoré de 25 %. « Pour une infirmière à mi-carrière, cela représente 300 euros supplémentaires par mois », a précisé la cheffe du gouvernement. Le forfait versé pour le travail le dimanche et les jours fériés sera augmenté de 20 % ;
  • pour les gardes de nuit : il est prévu une hausse de 50 % de l’indemnité dans le public comme dans le privé, et les astreintes des praticiens seront revalorisées à l’hôpital public à hauteur de celles versées dans le privé.

A noter : ces revalorisations viennent « pérenniser » les dispositions provisoires décidées à l’été 2022. François Braun, alors ministre de la Santé, avait également apporté une quarantaine de mesures, comme la revalorisation de 50 % des gardes des médecins à l’hôpital et le doublement de l’indemnité versée aux soignants la nuit, passant de 1 à 2 euros par heure.

Coût

Sur le 1,1 milliard d’euros du coût d’ensemble, 600 millions correspondent à des revalorisations déjà annoncées, mais qui sont « pérennisées » et 500 millions concernent de nouvelles mesures, qui seront inscrites dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2024, a précisé Matignon.

Pharmaciens

La Première ministre a également annoncé que les patients pourront bientôt se faire remettre des antibiotiques contre les angines et cystites, « dès lors que le pharmacien aura réalisé un test rapide d’orientation diagnostique (Trod) pour confirmer l’origine bactérienne de la maladie et conduit un entretien avec le patient », a précisé la Première ministre. Plus besoin de passer par la case médecin.

Cette disposition figurera dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2024 et nécessitera un texte d’application.

Depuis début août déjà, les pharmaciens et les sages-femmes peuvent prescrire et administrer certains vaccins comme la grippe ou certains rappels de vaccins obligatoires.

Réactions des syndicats de soignants

Même si certains saluent les nouvelles dispositions, de nombreux syndicats et organisations professionnelles* soulignent que le compte n’est pas bon pour créer un choc d’attractivité pour l’hôpital public. Ils réclament « une modification managériale, des recrutements pour améliorer les conditions de vie au travail des professionnel.le.s de santé de jour comme de nuit, la semaine comme le week-end ». 

Pour faire face aux besoins immenses, 5 milliards d’euros supplémentaires sont nécessaires en 2024, d’après les organisations.

« De plus, déclarent-ils, le risque est grand que ces mesures annoncées par Madame Borne soient financées par des économies sur d’autres lignes budgétaires de la Sécurité sociale, car la Première ministre n’a pas précisé si une augmentation équivalente de l’objectif national des dépenses de l’Assurance maladie (ONDAM) sera décidée. »

* La CGT Santé, FO Santé, le syndicat CGC national des professionnels infirmiers, le syndicat Samu-Urgences de France, la Société Française de Médecine d’Urgence.