La réforme des retraites entre en vigueur

Retraités
La réforme des retraites rentre en vigueur le 1er septembre 123RF©

Après un mouvement social de grande ampleur et des débats mouvementés, la loi sur la réforme des retraites est entrée en vigueur le 1er septembre. L’âge légal de départ passe progressivement à 64 ans. La réforme annonce aussi la fin des régimes spéciaux. On fait le point.

Concrètement, le départ à la retraite se fera à 64 ans, mais progressivement au rythme d’un relèvement de trois mois chaque année pour passer de 62 à 64 ans d’ici à 2030.

Age légal repoussé

L’âge légal de départ à la retraite sera progressivement relevé à compter du 1er septembre 2023, à raison de trois mois par année de naissance. Il sera fixé à 63 ans et trois mois en 2027, puis atteindra 64 ans en 2030. Les personnes nées à partir du 1er septembre 1961 sont les premières concernées par la réforme et pourront prétendre à un départ à la retraite à compter de 62 ans et trois mois.

Ce qui reste inchangé : les personnes partant à la retraite à 67 ans bénéficieront toujours automatiquement d’une retraite à taux plein, c’est-à-dire sans décote, même si elles n’ont pas travaillé quarante-trois ans.

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Carrières longues

Ceux qui ont commencé:

  • avant 16 ans pourront partir dès 58 ans ;
  • entre 16 et 18 ans à partir 60 ans ;
  • entre 18 et 20 ans à partir de 62 ans.

Les personnes en situation d’invalidité ou d’inaptitude pourront partir à 62 ans à taux plein, les travailleurs handicapés à compter de 55 ans.

Les salariés ayant subi un accident du travail ou une maladie professionnelle pourront, sous conditions, partir à la retraite deux ans avant l’âge légal. Les conditions pour accéder à ce départ anticipé seront assouplies.

Les aidants familiaux, qui sont contraints de réduire leur activité pour s’occuper d’un proche parent ou d’un enfant, bénéficieront de validations de trimestres.

Réforme des retraites

Fin progressive des régimes spéciaux

Les nouveaux embauchés de la RATP, de la Banque de France, d’EDF, etc. seront affiliés au régime général pour la retraite.

Clause du grand-père : pour ceux qui ont été embauchés avant le 31 août 2023, le régime spécial est maintenu. C’est ce que l’on appelle la clause du grand-père. Ils seront tout de même concernés par le décalage de l’âge légal de départ et l’allongement de la durée de cotisation, après 2024.

Les régimes très spécifiques comme à l’Opéra de Paris, la Comédie française, les marins… continueront d’exister.

A noter : le régime spécial de la SNCF a disparu dans une précédente réforme. Depuis 2020, les nouveaux embauchés sont affiliés au régime général.

A compter du 1er septembre, le montant minimum est porté à 848 euros brut.

Ministère du travail

Mères de famille

C’était les grandes oubliées de la réforme. Mais les dernières négociations ont permis quelques avancées. Désormais, une surcote de pension allant jusqu’à 5 % sera accordée aux femmes qui, sous l’effet des trimestres validés au titre de la maternité et de l’éducation des enfants, dépasseront les 43 annuités requises pour une pension à taux plein, un an avant l’âge légal de départ.

Enfants nés à partir de 2010 : les trimestres d’adoption et d’éducation pouvaient déjà être répartis entre les deux parents, mais la réforme garantit dorénavant qu’au moins la moitié de ces trimestres reviennent à la mère. 

Travailler pendant sa retraite

La loi prévoit à tout retraité qui reprend une activité de pouvoir acquérir de nouveaux droits, ce qui n’était pas possible jusqu’à présent. C’est ce que l’on appelle le cumul emploi-retraite.

Un index seniors sera créé pour faire la transparence dans les entreprises et pour replacer la gestion des âges au cœur du dialogue social.

Ministère du travail