Salariée du service public, musicienne dans un orchestre, engagée en politique, syndiquée. Et depuis un an, Sophie Elorri a accepté un nouveau rôle bénévole d’administratrice de Mutami. Une mission au service des autres pour celle qui aime jouer collectif.
« Suivre la partition toute seule ne m’intéresse pas, c’est triste. Moi, ce qui me botte, c’est jouer dans un orchestre, partager la musique à plusieurs ! » dit en souriant Sophie Elorri, violoniste depuis ses sept ans. Comme tout ce qu’elle entreprend, elle aime le faire en équipe : ce n’est pas pour rien qu’elle a choisi le service public, même si ses études de comptabilité et son master de finance auraient pu l’orienter ailleurs.
Un sens familial du service à la collectivité
« Mes camarades de promo sont devenus traders, moi j’ai préféré travailler au Cer Sncf, raconte cette fille et sœur de fonctionnaires. C’est de famille ce sens du service à la collectivité », résume simplement Sophie Elorri. Durant ses sept années à la Sncf, elle a vécu « une grande expérience humaine » et se souvient aussi d’avoir dû faire ses preuves : « En tant que jeune, femme, diplômée, on m’a testée, mais j’ai été beaucoup soutenue par la hiérarchie. »
Plus tard, elle se voit confier les ressources humaines, mais une restriction budgétaire la contraint à chercher un autre emploi. Après quelques mois passés à la métropole de Bordeaux, elle fait une incursion dans le secteur privé dans un grand groupe de restauration. « J’ai dû licencier beaucoup de monde, c’était très difficile psychologiquement. » Grâce à cette expérience, elle prend conscience de l’accès inégal à la santé. « J’y ai rencontré des gens qui refusaient d’aller consulter un médecin ou de se faire arrêter faute de moyens. Avec plus de prévention, on aurait pu éviter ces situations. »
Le besoin de travail en commun et de rigueur
C’est finalement dans les chiffres, « mes premières amours », glisse-t-elle, le sourire en coin, qu’elle a trouvé son bonheur, au sein d’une plateforme de recherche en intelligence économique de l’université de Bordeaux. Là, entourée d’ingénieurs et de chercheurs, elle retrouve un esprit d’équipe, un travail en commun et la responsabilité aussi de gérer de l’argent public. « Cela demande énormément de rigueur, on fait partie d’une grosse machine », souligne la trentenaire, très rigoureuse dans son travail, plus détendue dans la vie privée, « je ne garde même pas les tickets de caisse ! »
Lorsqu’elle ne travaille pas, Sophie Elorri joue du violon dans un orchestre symphonique amateur : « On joue pour tout le monde, pour mettre la musique – classique ou pas – à la portée de tous. »
Engagée en politique et syndiquée, elle a également choisi d’œuvrer au sein de sa mutuelle, portée par la solidarité. « La santé doit être un bien commun, on ne choisit pas d’être malade et on devrait tous avoir un accès égal aux soins », rappelle-t-elle. Administratrice de Mutami depuis un an, elle apprécie « son organisation démocratique, avec des délégués, des instances locales, c’est comme ça que je suis arrivée ! » Sans oublier le travail effectué pour atteindre la parité dans le conseil d’administration. « Ici, que l’on soit jeune ou femme, on ne se sent pas montrée du doigt. Au contraire, on nous donne la parole comme aux autres. »
D’Albi à Bordeaux, en passant par Auch ou encore Biarritz, Sophie Elorri n’hésite pas à poser des jours de congé pour aller visiter les permanences de Mutami disséminées dans tout le grand sud-ouest, afin d’aller à la rencontre des adhérents et de réfléchir, ensemble, à la mutuelle de demain.
Ondine Tardieu