« La santé n’est pas un luxe »

C’est à l’hôpital Joseph Ducuing de Toulouse que Mutami a choisi de lancer sa campagne « Pas de taxe sur ma santé » déclinée cette année sous le nom « La santé n'est pas un luxe ». ©Emmanuel Grimault

Mutami s’associe une nouvelle fois à la campagne des Mutuelles de France pour dénoncer les taxes imposées aux adhérents mutualistes. Reportage à l’hôpital Joseph Ducuing de Toulouse pour le lancement de l’opération.

« Cela semble impensable que les complémentaires santé soient davantage taxées que l’industrie du luxe ou de la malbouffe », s’insurge Michel Lapierre, administrateur de Mutami. Sans ces taxes imposées par l’Etat, qui ont été multipliées par huit en vingt ans, les adhérents mutua­listes économiseraient l’équivalent de deux mois de cotisations.

Pour dénoncer cette situation, la Fédération des Mutuelles de France (FMF) relance sa campagne « Pas de taxe sur ma santé », déclinée cette année sous le nom « La santé n’est pas un luxe ». Une campagne à laquelle Mutami a déjà participé à plusieurs reprises.

Des cartes pétition à envoyer à Emmanuel Macron

Dans le cadre de cette action, Mutami propose à ses adhérents d’envoyer des « cartes pétition » à Emmanuel Macron pour lui demander de sup­primer les taxes sur les mutuelles. Ce 8 février, une urne était placée dans le hall d’entrée de l’hôpital Joseph Ducuing, à Toulouse, pour réceptionner ces cartes.

Nous récupérons les cartes et nous nous chargerons de les transmettre au président de la Ré­publique

Michel Lapierre, administrateur de Mutami

« Les gens sont étonnés qu’une mu­tuelle fasse cette démarche pour ré­duire les coûts de cotisation de ses adhérents », constate Michel La­pierre. Rappelons que les mutuelles sont des organismes non lucratifs, qui ne rémunèrent pas d’actionnaires et n’ont donc pas vocation à s’enrichir.

Séduite par l’opération, une femme décide de glisser une carte pétition dans l’urne avant d’emporter des do­cuments d’information sur Mutami.

Alerter sur les dé­rives du système de santé

Ce jour-là, environ 200 cartes ont été recueillies. L’urne circulera jusqu’en juin dans les centres de santé gérés par Mutami. « Nous récupérons les cartes et nous nous chargerons de les transmettre au président de la Ré­publique », précise Michel Lapierre.

Le lancement de cette campagne à l’hôpital Ducuing n’est pas un ha­sard. Cet établissement fait partie des membres fondateurs de Mutami et partage les mêmes valeurs de soli­darité. Il a été ouvert en 1944 par des résistants espagnols pour soigner leurs compatriotes qui fuyaient le franquisme.

Il était donc logique de choisir ce lieu pour alerter sur les dé­rives du système de santé en France. En effet, le désengagement croissant de la Sécurité sociale contraint les mutuelles à majorer le montant des cotisations. Conséquence : le nombre de personnes sans couverture santé ne cesse d’augmenter.

Sophie Elorri, présidente déléguée de Mutami
« L’idée de cette campagne est de rappeler que l’accès aux soins est un droit de première nécessité, en particulier dans le contexte économique tendu que nous vivons actuellement. L’Etat justifie la mise en place de taxes sur les mutuelles en prétendant qu’elles ont beaucoup d’argent. Mais il s’agit là d’une désinformation du gouvernement, qui a opéré des transferts de charge de la Sécurité sociale vers les complémentaires santé. Et cela occasionne mécaniquement l’augmentation des cotisations mutualistes. Pour demander la suppression de ces taxes, nous invitons nos adhérents à venir dans les centres de santé et les agences de Mutami pour déposer des cartes pétition dans les urnes installées à cet effet. Ils peuvent également remplir la pétition en ligne sur pas-de-taxe­-sur-ma-sante.fr, et, aussi, interpeller leurs parlementaires directement sur ce site. »