Mettre en mouvement la démocratie participative

Jérémie Peltier, co-directeur général de la Fondation Jean-Jaurès, Audrey Garino, adjointe au maire de Marseille, Haud Guéguen, philosophe (Conservatoire national des arts et métiers) et Léo Purguette, président et directeur éditorial de La Marseillaise. © Fabrice Mangeot
Jérémie Peltier, co-directeur général de la Fondation Jean-Jaurès, Audrey Garino, adjointe au maire de Marseille, Haud Guéguen, philosophe (Conservatoire national des arts et métiers) et Léo Purguette, président et directeur éditorial de La Marseillaise. © Fabrice Mangeot

En ce premier jour du congrès de la Fédération des Mutuelles de France (FMF), organisé jusqu’au 28 septembre 2023 à Marseille, l’auditorium du Palais du Pharo s’est transformé en lieu de réflexion sur le rôle de la Mutualité face aux crises sociétales. Représentants politiques, associatifs et mutualistes ont participé aux échanges.

Introduite par Michèle Rubirola, adjointe au maire notamment en charge des questions de santé, cette première journée de rassemblement a été l’occasion d’aborder la question des solidarités face aux politiques libérales. Un sujet d’autant plus important « dans une époque où la population a tendance à se recroqueviller sur sa sphère personnelle, a souligné Jérémie Peltier, co-directeur général de la Fondation Jean-Jaurès. Cela entraîne la tentation du retrait vis-à-vis du sort d’autrui ». Une défiance entre individus, qui se ressent également à l’encontre de la sphère politique. « Cela nous pèse au quotidien, fragilise nos capacités d’action et renforce l’individualisme », a dénoncé Audrey Garino, adjointe au maire de Marseille en charge, entre autres, de la solidarité.

La question des communs

« Mais nous sommes dans une société engagée », a martelé Claire Thoury, présidente du Mouvement associatif. Un engagement fondamental puisque indispensable pour « contrer cette réalité mortifère », dixit Jean-Paul Benoit, président de la Fédération des Mutuelles de France. Et, bonne nouvelle : des solutions existent pour y parvenir. « Il faut travailler sur la question des communs, partir des pratiques réelles et réinventer certaines approches de mobilisation sociale », a proposé la philosophe Haud Guéguen.

Éducation populaire

Ainsi, face aux crises sociales, sanitaires et environnementales les Mutuelles de France ont souhaité interroger le rôle de la Mutualité. « Un espace d’engagement et d’éducation populaire », a répondu le président de la Mutualité Française, invité à participer à la réflexion, en évoquant notamment l’importance des choix en matière de financement de la Sécurité sociale. « Décider de la part des richesses nationales à allouer à la protection sociale est un sujet éminemment politique, qui concerne l’ensemble des citoyens.  Or nous connaissons ces questions-là et nous pouvons leur en parler. En cela, le mutualisme constitue un levier d’émancipation personnelle et collective. »

Soutenir les mouvements existants

Représentant la Mutualité belge, Jean-Pascal Labille, secrétaire général de l’UNMS – Solidaris a expliqué le rôle « extrêmement important » des mutualistes dans le système de santé du pays. « Le budget de la protection sociale repose presque exclusivement sur nous. »

En évoquant l’organisation d’un grand concert à Marseille, en soutien à l’association SOS Méditerranée, Jean-Paul Benoit a mis en avant la capacité du mutualisme à soutenir les mouvements existants. « Notre avenir, y compris pour agir sur les questions de santé, nous le voyons dans cette mise à disposition et cette coopération avec les autres forces du mouvement social. Pour mettre en action la démocratie participative. »

Capucine Bordet et Agathe Perrier

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