Chirurgie esthétique : elle fait des ravages chez les jeunes

Patiente avec bandages sur le visage
La médecine esthétique, en vogue chez les jeunes, doit être pratiquée par des professionnels. ©123RF

Rhinoplasties, injections de Botox, implants fessiers… Les interventions de médecine esthétique ont le vent en poupe chez les 18-35 ans. Malheureusement, certains d’entre eux en abusent, parfois au détriment de leur santé.

Les seniors n’ont plus le monopole de la chirurgie et de la médecine esthétiques. Elles attirent aujourd’hui les 18-35 ans dans un but bien précis : « On ne gomme plus les signes de la vieillesse, on les anticipe », confie Ariane Riou, co-autrice de Génération bistouri (éditions J.-C. Lattès, 20 euros). Cette tendance ne concerne plus seulement une clientèle aisée, elle se développe dans tous les milieux sociaux. Les prix se démocratisent et les hommes s’y mettent aussi.


« En tant que professionnel, il faut bien étudier la demande de ces nouveaux publics et faire la part des choses », prévient la Société française de chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique (SoFCPRE). Certaines personnes souffrent en effet d’un réel mal-être, alors que d’autres souhaitent seulement avoir un visage répondant aux nouveaux dictats de la beauté.

« Les jeunes n’ont jamais fait autant de chirurgie esthétique. Dans cinq, dix ans, que ferons-nous de tous ces corps ? »

Gare aux arnaques !

Profitant de cet engouement et de la publicité diffusée sur les réseaux sociaux par les influenceurs, de faux médecins proposent, à prix défiant toute concurrence, des injections de Botox, d’acide hyaluronique et d’autres prestations douteuses. « Nous nous élevons contre les gestes médicaux et esthétiques effectués par des non-médecins, sans concertation avec des experts de la peau ni réflexion scientifique », affirme le Syndicat national des dermatologues-vénérologues (SNDV). L’utilisation de produits injectables, comme l’acide hyaluronique par exemple, n’est pas sans danger pour la santé. Ces actes invasifs nécessitent une formation universitaire bien spécifique en dermatologie esthétique et correctrice.

Tous accros

Ce qui inquiète les autrices de Génération bistouri, c’est la tendance à la surenchère : « Les jeunes n’ont jamais fait autant de chirurgie esthétique. Dans cinq, dix ans, que ferons-nous de tous ces corps ? » Lèvres pulpeuses, fesses bombées et nez affinés seront-ils encore à la mode ? Si les interventions de médecine esthétique, telles que les injections de Botox, ont un effet limité dans le temps, ce n’est pas le cas de la chirurgie. « Inscrire la mode dans sa chair est une vraie dérive, concluent Ariane Riou et Elsa Mari. Lorsqu’un jean n’est plus à la mode, on peut le jeter. Mais pas un corps ! »

La promotion par les influenceurs désormais interdite

Une nouvelle loi, votée en juin dernier, proscrit la publicité de la chirurgie et de la médecine esthétiques par les influenceurs. Ils doivent en outre préciser s’ils utilisent des filtres ou des dispositifs de retouche d’images, créés à partir de l’intelligence artificielle (IA), dans leurs vidéos ou leurs photos.

A lire : Génération bistouri. Enquête sur les ravages de la chirurgie esthétique chez les jeunes, par Elsa Mari et Ariane Riou (éditions J.-C. Lattès, 20 euros).