Les « nolos », boissons sans alcool, ont la côte

Boissons sans alcool, avec modération
La plupart des boissons dites « sans alcool » en recèlent tout de même un peu : jusqu’à 1,2 %. Vérifiez bien l’étiquette. 123RF©

C’est la nouvelle tendance dans les bars, les restaurants mais aussi entre amis. La consommation de boissons sans alcool, ou « nolos », fait de plus en plus d’adeptes. A l’heure du Dry January : sont-elles vraiment sans danger pour la santé ? Que contiennent-elles exactement ? On fait le point.

En quête de sobriété

La consommation de boissons sans alcool ou « nolos » (contraction des termes « no alcohol » – sans alcool – et « low alcohol by volume » – à faible teneur en alcool –) est une tendance portée par un public plutôt jeune en recherche de modes de vie plus sains. Les campagnes de prévention ont-elles porté leurs fruits ?

Une chose est sûre : le Dry January (janvier sec), lancé en 2020 en France et qui consiste à ne pas boire d’alcool pendant un mois, remporte chaque année un peu plus de succès. Les fabricants et les distributeurs l’ont bien compris. Boire de l’alcool serait passé de mode. Marketing oblige, le marché des boissons sans alcool s’est beaucoup développé. Des coffrets spéciaux et des packs nolos, parfaits ersatz aux allures de boissons alcoolisées, ont vu le jour.

Bières, vins, et spiritueux…

Les boissons sans alcool ne datent pas d’hier. Mais aujourd’hui, le choix est large pour qui veut se lancer dans le nolo. Apéritifs, bières, cocktails, vins et spiritueux… Tous ces breuvages ont un goût très proche de la boisson initiale. On les trouve sur Internet, en grande surface. Il existe même des caves et des bars spécialisés où on ne vend que des boissons sans alcool.

Vraiment sans alcool ?

La plupart des boissons dites « sans alcool » en recèlent tout de même un peu : jusqu’à 1,2 %. Vérifiez bien l’étiquette. Attention aux apports en sucres qui peuvent être élevés. Mais ces breuvages restent moins caloriques et sucrés que les sodas, les jus de fruit ou les alcools traditionnels. La plupart des spiritueux sans alcool (gin, whisky…) à base de plantes contiennent, en plus des sucres, des arômes artificiels pour se rapprocher du goût originel.

Personnes fragiles s’abstenir

« Si le but de ces boissons est de limiter voire d’arrêter sa consommation d’alcool, cela va dans le bon sens, se réjouit Bernard Basset, président d’Addictions France. Mais le message publicitaire et la confusion qu’il installe, notamment en proposant un packaging très proche de celui des boissons alcoolisées, mettent en danger les personnes fragiles. Cela peut détruire l’équilibre qui leur permettait de ne pas retomber dans la dépendance. Il faudrait arriver à une offre moins manipulée de la part des fabricants. »

Femmes enceintes, attention !

Prudence pour les femmes enceintes ou allaitantes : beaucoup de ces breuvages renferment de petites quantités d’alcool qui peuvent présenter un danger pour le fœtus. Afin d’être consommés sans danger pour l’enfant à naître, ces produits doivent afficher 0 % d’alcool sur leur étiquette.

Une aide au sevrage alcoolique ?

Ces boissons sans alcool peuvent-elles constituer un soutien pour les personnes alcooliques en sevrage ? « Nous n’avons pas encore suffisamment d’études pour savoir si ça peut les aider à décrocher ou les faire retomber dans la dépendance », explique le professeur Amine Benyamina, addictologue. D’autre part, la consommation régulière de ce type de breuvages peut amener ceux qui ne boivent habituellement pas d’alcool (notamment les jeunes) à tester la boisson d’origine. Avec le risque de passer finalement à une consommation fréquente d’alcool, avertit Santé publique France.

Relever le défi de janvier ou Dry January : dryjanuary.fr