Les méningites à méningocoques : un « rebond sans précédent »

Vaccination pour adolescents
La méningite à méningocoques est la forme la plus grave des méningites, elle est due à une bactérie, la Neisseria meningitidis. ©123RF

Après l’arrêt des mesures sanitaires en vigueur pendant la pandémie de Covid, les méningites à méningocoques, infections qui peuvent être mortelles, ont connu un « rebond sans précédent », en France, d’après l’Institut Pasteur.

Hausse spectaculaire des cas

Plus de 420 cas ont déjà été répertoriés entre janvier et septembre 2023, soit une augmentation de 36 %, explique l’Institut Pasteur. Des niveaux jamais atteints.

Pourquoi une telle hausse ? A cause d’une diminution de l’immunité générale à la suite de la baisse de la circulation des souches, expliquent les chercheurs. Mais aussi en raison de la baisse de la vaccination contre le méningocoque C lors du premier confinement (une chute de 20 %).

La méningite à méningocoques a connu un rebond sans précédent à l’automne 2022, avec aujourd’hui, à l’automne 2023, un nombre de cas supérieur à la période qui a précédé la pandémie de Covid-19.

Samy Taha, chercheur dans l’unité Infections bactériennes invasives à l’Institut Pasteur.

Méningite à méningocoques

La méningite est une infection des méninges, dans 80 %, virale, sans gravité et qui guérit sans traitement. Mais, elle peut être bactérienne. Et dans ce cas, cela nécessite un traitement en urgence, car en provoquant une septicémie, c’est-à-dire une infection du sang, elle peut être mortelle.

La méningite à méningocoques est la forme la plus grave des méningites. Elle est due à une bactérie, Neisseria meningitidis, principalement de sérogroupes A, B, C, W et Y. En France, les principaux sérogroupes sont le B et le C.

Les bactéries peuvent se transmettre par voie aérienne ou par la salive. Cette infection concerne particulièrement les nourrissons et les jeunes adultesPour les deux formes, les méningites se traduisent par des céphalées, une photophobie, des nausées, des taches rouges ou violacées (purpura) et une raideur de la nuque.

Imprévisible et foudroyante, cette maladie peut engendrer la mort en moins de 24 heures, sans prise en charge rapide. Correctement traitée, la mortalité reste de 10 %.

La vaccination, la meilleure des préventions

Aujourd’hui en France, seule la vaccination contre le méningocoque de groupe C est obligatoire, depuis 2018. La vaccination contre le méningocoque B étant simplement recommandée chez les nourrissons, depuis 2022.

Pour les groupes Y et WW, aucune recommandation n’existe en France, contrairement à la Grande Bretagne, depuis la fin de la pandémie. Ces dernières souches sont responsables de la plupart des méningites.

Pourtant, la vaccination est la meilleure des préventions, défendent les autorités sanitaires, pour limiter le risque de contamination. C’est pourquoi les chercheurs, en lien avec la Haute autorité de santé (HAS), recommandent de vacciner les adolescents, principaux porteurs sains du méningocoque.

La recrudescence de la méningite pourrait en effet s’amplifier dans les prochains mois avec l’épidémie de grippe saisonnière qui crée un « contexte favorable au développement des bactéries méningocoques ».