Le 30 mars, au palais du Pharo à Marseille, la Mutuelle des services publics sera partenaire d’une journée de sensibilisation sur l’endométriose, une maladie encore trop peu connue qui touche pourtant une femme sur dix.
Si la situation des femmes souffrant d’endométriose, maladie gynécologique chronique, commence à être un peu mieux considérée, il reste toutefois beaucoup de chemin à parcourir. Ne serait-ce que pour faire connaître, et reconnaître, cette pathologie, y compris par les professionnels de santé.
Il a fallu, en effet, attendre 2020 pour que l’endométriose entre au programme de la sixième année de médecine en gynécologie obstétrique. Cette affection se manifeste par une inflammation de la muqueuse utérine, l’endomètre. Certaines cellules de l’endomètre se déplacent alors hors de l’utérus provoquant des lésions sur d’autres organes. En période de règles, ces lésions se développent et deviennent extrêmement douloureuses.
Une journée de sensibilisation à l’endométriose aura justement lieu le 30 mars au palais du Pharo à Marseille. Ce rendez-vous, organisé par le Lab Heyme, fonds de dotation dédié à la prévention de la mutuelle étudiante Heyme, est soutenu par la Mutuelle des services publics (MSP), qui tiendra également un stand d’information. « Il est important pour nous d’être présents, explique Cyril Frizon, directeur de la MSP, car les sujets de l’accès aux soins et d’une meilleure prise en charge des femmes touchées par cette maladie sont primordiaux. »
Lutter contre les préjugés
En moyenne, il s’écoule sept ans entre les premiers symptômes et le diagnostic. Ce délai s’explique notamment par le manque de formation du personnel médical, mais aussi par une forme d’acceptation sociale de la douleur des femmes, qui amène les professionnels de santé à minimiser les symptômes, et les femmes à supporter la souffrance.
« Avoir mal pendant qu’on a ses règles, c’est presque une fatalité, c’est banalisé. Il faut lutter contre ce préjugé », relève Imen Benzerti-Boudjenane, infirmière et déléguée de la MSP. On estime en effet qu’une femme sur dix en âge de procréer est concernée, et pourtant, il n’existe toujours aucun traitement curatif contre cette maladie invalidante.
« Cela doit devenir un véritable enjeu de santé publique, poursuit Imen Benzerti-Boudjenane. Nous devons nous investir sur de telles actions pour informer et faire évoluer le regard du public. »
Toute la famille concernée
Des spécialistes de la question seront également sur place au Pharo, tels que des membres de l’association EndoFrance, ou des représentants de Luna, une start-up qui a développé une application pour aider au diagnostic de la maladie. Le choix a été fait d’organiser ce rendez-vous un samedi, afin de permettre au plus grand nombre d’y assister, notamment les familles.
« Cela concerne aussi les hommes, ajoute Cyril Frizon. Notre objectif sera de mieux découvrir la pathologie, connaître les besoins de celles qui en souffrent, et envisager ce que l’on peut construire ensemble pour y faire face.