« L’accès à la santé reste un droit à défendre »

Voeux 2023 mutuelle Alpes du Sud
La cérémonie des vœux 2023. © Eric Franceschi

La Mutuelle de France Alpes du Sud et le réseau Oxance ont respecté la tradition des vœux fin janvier en organisant une cérémonie commune. Le président de la MFAS, Jean-Claude Eyraud, recevait, à Sisteron, le conseil d’administration et le personnel de la mutuelle, ainsi que de nombreuses personnalités du mouvement mutualiste. Il n’a pas caché son inquiétude quant à l’avenir de notre système de santé.

Parmi les invités ce jour-là, on remarquait la présence de Rémy Charpy, président de la délégation territoriale Alpes du Sud de la Mutualité Française, de Martine Vinatier, responsable prévention de la Mutualité Française Paca, de Gérard Serreault, ancien président de la Mutuelle de France Alpes du Sud (MFAS), de Gérard Benoit, trésorier de la MFAS (également ancien directeur et président), de Nicolas Souveton, président d’Oxance, et de Valérie Kirion, sa directrice.

Carole Hazé, présidente de Solimut Mutuelles de France, Emilie Schmalt, élue municipale déléguée à l’hôpital, à la santé, à la prévention et au sport santé, et Cédric Da Silva, directeur du Crédit mutuel de Digne-les-Bains, avaient également répondu présent. Jean-Claude Benoit, président des Mutuelles de France, était, quant à lui, empêché. 

« Reste à charge zéro », taxes, remboursements… l’accès à la santé menacé

Avant d’inviter l’assistance à lever son verre à l’année qui commençait, le président Jean-Claude Eyraud annonçait la couleur : « 2023 sera-t-elle “moins pire” que 2022 ? » s’est-il interrogé. En effet, l’année passée a vu tous les compteurs virer au rouge à la suite, notamment, de la mise en place du « reste à charge zéro », « payé à 77 % par les complémentaires santé », selon le président, mais aussi de la hausse historique des remboursements et des taxes. « Les systèmes de protection sociale et sanitaire s’enfoncent toujours plus dans la crise, ce qui, faute de prise en charge, compromet l’accès aux soins et conduit à des décès dans les services d’urgence », a déploré Jean-Claude Eyraud. 

Le président a également mis en exergue la taxation des mutuelles par l’Etat à hauteur de 14,1 %. Soit une taxe bien plus élevée que celle « appliquée à un hamburger (5 %, NDLR) », a-t-il souligné. A ce sujet, Jean-Claude Eyraud est revenu sur la campagne « Pas de taxe sur ma santé », lancée par les Mutuelles de France, en appelant les mutualistes à faire massivement signer la pétition en ligne destinée à interpeller les élus et le président de la République. 

« 14 millions de Français sans complémentaire santé » 

Nicolas Souveton, président d’Oxance, leader de l’offre de soins mutualistes en France, a rappelé, de son côté, que le droit à la santé, bien qu’inscrit dans la Constitution, n’était pas acquis et restait encore à défendre. Actuellement, « 14 millions de Français n’ont pas de complémentaire, et les mesures prises ces dernières années en ont renchéri le coût », a-t-il précisé. Ce droit à la santé est également attaqué lorsqu’on n’a pas la possibilité de voir un médecin ou d’aller à l’hôpital. Un problème d’accès aux soins de plus en plus fréquent et qui a également été fortement dénoncé, tout au long de l’année, par les Mutuelles de France.

Et que dire du passage à 50 euros du tarif de la consultation réclamé par les généralistes ? « Les médecins ne veulent plus de charges administratives, a poursuivi Nicolas Souveton. Cela fait quatre-vingts ans qu’on leur propose un mode d’exercice salarié dans les centres de santé pour qu’ils puissent se concentrer sur le soin. La mutualité en a construit partout. Dans les Alpes du Sud aussi, où on réfléchit à accroître notre action. » 

Enfin, le président d’Oxance a rappelé que les Mutuelles de France étaient contre la réforme des retraites. « Reculer l’âge de départ accroîtra les difficultés au travail. Les gens arriveront à la retraite plus abîmés qu’aujourd’hui, plus malades, et cela pèsera aussi sur la mutualité et la Sécurité sociale. » 

JEAN-MARIE DELMAËRE