Les médecins généralistes de nouveau en grève

Le premier mouvement de grève des médecins libéraux, début décembre, a entrainé « une baisse d’activité d’environ 30 % chez les généralistes », selon l’Assurance Maladie. © 123RF
Le premier mouvement de grève des médecins libéraux, début décembre, a entrainé « une baisse d’activité d’environ 30 % chez les généralistes », selon l’Assurance Maladie. © 123RF

Après une première mobilisation début décembre, suivie par environ 30 % de la profession, le collectif Médecins pour demain appelle les généralistes à fermer de nouveau leurs cabinets jusqu’au 8 janvier.

Au début du mois de décembre, le premier mouvement de grève des médecins libéraux avait été suivi de manière conséquente. L’Assurance maladie relevait alors « une baisse d’activité d’environ 30 % chez les généralistes ». Toujours à l’appel du collectif Médecins pour demain, les professionnels de santé sont de nouveau appelés à fermer leurs cabinets jusqu’au 8 janvier 2023. Certaines organisations syndicales ont d’ores et déjà apporté leur soutien à cette cessation collective. Parmi elles figurent le Syndicat des médecins libéraux (SML) ou la Fédération des Médecins de France.

Une demande de revalorisation des consultations de base

Les protestations des médecins libéraux portent principalement sur la revalorisation de leurs honoraires. Depuis 2017, la consultation chez un généraliste sans dépassement d’honoraires est fixée à 25 euros. Or le collectif Médecins pour demain explique, dans un communiqué officiel, que cette somme ne leur permet pas « de louer des locaux spacieux aux normes. D’acquérir du matériel de qualité́. D’embaucher du personnel pour libérer 10 à 15 heures de temps médical… ». De ce fait, ils réclament une consultation de base à 50 euros.

Discussions en cours

Depuis le mois de novembre, les représentants des médecins libéraux sont en discussion avec l’Union nationale des caisses d’assurance maladie (Uncam). L’objectif de ces échanges est de définir les contours de la future convention médicale. Mais le collectif et ses soutiens n’ont pas voulu attendre la fin de la consultation pour manifester leur désapprobation. Plusieurs professionnels de santé déplorent pourtant le moment choisi pour lancer ces mouvements de grèves. Alors que la France doit en effet faire face à trois épidémies, de Covid-19, de bronchiolite et de grippe.

« Urgences sursaturées »

Le président de l’Association des médecins urgentistes de France, Patrick Pelloux, a ainsi rappelé sur BFM TV que les urgences étaient « sursaturées ». Dans la nuit du 26 au 27 décembre, le médecin urgentiste a précisé qu’il « n’y avait plus un seul lit de réanimation disponible à Paris et au sein de la Petite Couronne. La situation est dramatique, épouvantable. Pour la première fois de son histoire, le Samu est obligé d’organiser des tours pour signer les certificats de décès. Parce qu’il n’y a même plus de médecins disponibles pour le faire. » De ce fait, Patrick Pelloux estime que « ce n’est franchement pas le moment » pour les généralistes de se mettre en grève.

Le collectif Médecins pour demain a par ailleurs annoncé une manifestation nationale prévue le 5 janvier à Paris.