La féminisation des instances dirigeantes se poursuit

Annie Missonnier, vice-présidente de Mutuelle Entrain en charge des partenariats. © Sébastien Boudot

Si les assemblées générales de Mutuelle Entrain sont encore essentiellement masculines, du chemin a été parcouru depuis l’ordonnance du 31 juillet 2015 pour l’égal accès des femmes et des hommes aux conseils d’administration. Le point avec Annie Missonnier, vice-présidente de la mutuelle en charge des partenariats. 

La parité à hauteur de 40 % au sein des conseils d’administration (CA) des mutuelles à compter de leur renouvellement en 2021. C’était l’une des mesures de l’ordonnance du 31 juillet 2015, prise en application de la loi du 4 août 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes. Cette disposition comportait des dérogations, notamment dans les mutuelles où la proportion de membres participants d’un des deux sexes est inférieure à 25 %. L’égalité exigée retombait alors à 25 %, et son application était repoussée à échéance 2024. Au moment de la publication de l’ordonnance au Journal officiel, « au sein des CA des mutuelles, la parité était relativement basse, autour de 23 %, explique Annie Missonnier, vice-présidente de Mutuelle Entrain en charge des partenariats. Aujourd’hui, quelques instances sont arrivées à 40 %, mais la plupart tournent encore autour de 27 % ».

Initiatives spécifiques

Une légère amélioration que l’on doit à des initiatives comme celle de Mut’Elles, le premier réseau de femmes en mutualité lancé en 2016 par Dominique Joseph, secrétaire générale la Fédération nationale de la Mutualité française (FNMF). Concernant Mutuelle Entrain, du chemin a été parcouru même si les assemblées générales sont encore « essentiellement masculines », reconnaît sa vice-présidente, qui compte bien « remettre le sujet de la parité sur la table » lors de la prochaine AG, alors que le renouvellement des délégués est prévu en mars. Quant au conseil d’administration, on est encore loin des 40 % : « Sur 26 membres, nous sommes pour l’instant trois femmes. » 

« Les femmes sont bien présentes dans les sections de la mutuelle. »

Annie Missonnier, vice-présidente de Mutuelle Entrain en charge des partenariats

 Trois postes à coopter 

Mais Annie Missonnier a bon espoir pour la suite : « Le renouvellement du tiers du conseil se tiendra en juin. Il y a trois postes à coopter, auxquels on devrait nommer des femmes. » Encore peu mises en avant dans les fonctions de gouvernance et de direction, elles sont pourtant présentes dans les sections : celle d’Annie Missonnier est exclusivement féminine. « Il faut les sensibiliser afin qu’elles veuillent siéger dans les instances supérieures, insiste-t-elle. Et c’est à nous, les femmes qui y sommes déjà, de leur donner l’envie de s’investir. »

Mutuelle Entrain mise sur la prévention par les femmes, à destination des femmes. « En tant qu’administratrices, nous avons le pouvoir de mettre en avant des actions auxquelles les hommes ne penseraient pas forcément ». Annie Missonnier évoque pêle-mêle la sensibilisation à certaines affections et dépistages essentiellement féminins et à des dispositifs comme les protections hygiéniques, dont « certaines sont nocives pour la santé ». « Nous ne cessons de rencontrer des femmes qui pourraient devenir les actrices de ce mouvement », estime-t-elle.