En France, 624 personnes sans domicile fixe ont trouvé la mort en 2022, d’après le dernier rapport du collectif Les Morts de la rue, intitulé « Dénombrer et décrire ». Un chiffre stable par rapport à 2021.
Ce sont « 624 personnes mortes sans chez soi, 624 personnes qui étaient sans logement personnel, à la rue, dans un abri, en squat ou encore dans une structure d’hébergement au cours de leurs derniers mois de vie », précise le rapport du collectif Les Morts de la rue. Il s’agit d’un « drame sociétal scandaleux », a commenté ce dernier.
D’après ce rapport, 87 % étaient des hommes, plus nombreux à vivre dehors et pour des durées plus longues.
Fragilité des SDF
Les femmes et les hommes vivant dans la rue meurent beaucoup plus tôt que la population générale. En moyenne, les femmes sont décédées à 46 ans, les hommes à 51. Un écart d’espérance de vie de presque 40 ans. En effet, les femmes en population générale meurent en moyenne à 85 ans, et les hommes à 79 ans (chiffres Insee 2022).
Les conditions de vie à la rue ou en errance, très éprouvantes, expliquent les morts prématurées de ces personnes.
Les femmes sont plus exposées à la violence et aux maladies, et sont davantage hospitalisées avant leur décès que les hommes. Elles sont légèrement plus nombreuses que les hommes à finir leur vie dans un lieu de soin (38 % contre 31 % des hommes), correspondant au fait qu’elles sont plus nombreuses que les hommes à se trouver en structure d’hébergement.
Un décès sur cinq est lié à une mort violente (agression, accident, suicide) et un sur sept à une maladie.
Plus de décès en Ile-de-France
La plupart des décès se situent en région Ile-de-France (43 % des décès), suivie des Hauts-de-France (11 % des décès) et de la Provence-Alpes-Côte d’Azur (8 % des décès). Sept régions connaissent une hausse des décès signalés par rapport aux années précédentes 2012-2022 : Pays de la Loire (+1,7 points), Bretagne (+1,4 points), Hauts-de-France (+1 point).
En 2022, le lieu de décès le plus fréquent est l’espace public (principalement la rue). Les lieux de soins constituent le deuxième espace de décès le plus fréquent.
La part des décès dans l’espace public est plus importante chez les 15-25 ans (57%), puis chez les 25-45 ans (48%).
Depuis 2003 ans, le collectif Les Morts de la rue souhaite redonner une identité pour accompagner les sans domicile fixe disparus. Il a pour mission de « faire valoir que vivre à la rue mène à une mort prématurée. De dénoncer les causes souvent de ces morts, de veiller à la dignité des funérailles et enfin de soutenir et d’accompagner les proches en deuil. »