Adda Abdelli, acteur "handi" et… Mutualiste

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L’équipe de la Mutuelle des services publics a reçu dans ses locaux un invité de marque : l’acteur et auteur Adda Abdelli, adhérent de la mutuelle depuis de nombreuses années.

Ce jour-là, dans les couloirs de la mutuelle retentissent les bons mots dont Adda Abdelli est friand, à la ville comme à l’écran. Le Marseillais est coauteur et acteur de la série télévisée Vestiaires, qui connaît, depuis 2011, un véritable succès en access prime time sur France 2. Celleci raconte l’histoire d’Orson, atteint d’une malformation des bras, de Romy (Adda), dont les jambes sont atrophiées, et de leurs aventures dans les vestiaires d’un club handisport de natation. Volontairement non larmoyante, l’émission a permis de rendre visibles à une heure de grande écoute les « handis », comme ils s’appellent eux-mêmes, et de réunir chaque soir 1,5 millions de téléspectateurs… Comment expliquer ce succès ? « Sans doute parce qu’on aborde la question du handicap avec humour et que cela donne de l’espoir aux gens, estime Adda. Ils se disent : “Je suis dans une situation compliquée, mais si cette personne sans bras parvient à rire, je dois relativiser.” Et puis comme j’aime le dire souvent, ne dramatisons pas. Mieux vaut être handicapé en France que valide dans bien des pays du monde. »

L’histoire de Romy ressemble en beaucoup de points à celle d’Adda. Né en Algérie, il est atteint de polio à l’âge d’un an. Il ne pourra jamais marcher. Alors qu’il a dix ans, sa maman entend parler d’un programme de soins dans le sud de la France, dont certains enfants algériens pourraient bénéficier. Il part et ne reverra plus l’Algérie avant des années. La thérapie lui permettra de se dresser à la verticale et de marcher avec des béquilles. Son oncle et sa tante l’accueillent à Marseille. Il y restera et deviendra employé dans différents services de la mairie.

Un budget vital pour les bonnes causes

Une série de rencontres incroyables – il les raconte dans un livre* – l’amèneront d’abord à devenir champion de natation handisport, puis à écrire avec son complice Fabrice Chanut, nageur dans le même club de Marseille, le scénario de « Vestiaires » .

Lors de rencontres cinématographiques à Aubagne (Bouches-du- Rhône), ils le présentent à différents producteurs. L’un d’entre eux accroche : « C’est complètement barré votre truc, mais ça ne s’est jamais fait. C’est tentant. » On connaît la suite. France 2 dit banco, et la rentrée de septembre 2020 amènera sur les écrans… La 9e  saison.

Adda est adhérent à la Mutuelle des services publics, qu’il a découverte il y a plusieurs années grâce à une amie : « J’ai adhéré. Et j’ai été très surpris de l’accueil qui m’a été fait. Je n’avais eu, jusqu’alors, avec mes anciennes mutuelles que des rapports administratifs. Je découvrais une vraie démarche mutualiste et derrière l’institution des gens engagés et solidaires dans les permanences et les assemblées générales. Je n’étais pas un numéro. »

Adda est séduit par le portage de médicaments à domicile, par le parrainage – « On gagnait deux places de cinéma lorsqu’on faisait une adhésion et comme j’adore le cinéma, je faisais venir plein de gens » –, se souvient- il en souriant. Plus sérieusement, il est touché par l’écoute des responsables de la mutuelle pour répondre aux besoins des adhérents : « Je me déplace beaucoup avec mes béquilles. J’use énormément les embouts. La Sécu ne les remboursant pas, c’est pour moi, comme pour tous les handis, un budget énorme mais vital. La mutuelle a fait rentrer leur remboursement dans un forfait aides techniques. Cela a vraiment changé les choses. » Adda devient même délégué de la mutuelle durant plusieurs années et participe aux assemblées générales : « Je voulais en parler autour de moi et dire tout le bien que je pensais de la mutuelle. » Aujourd’hui, si Adda n’a plus le temps de s’occuper de sa mutuelle, il est toujours adhérent et soutient ses activités. L’année dernière, dans le cadre du partenariat de la mutuelle avec l’association Handball en fauteuil, il est allé, à l’issue d’un match, dédicacer son livre pour le plus grand bonheur de tous.