S’inspirer de la dynamique des associations de bénévoles

« Il y a une formidable envie d’agir et de s’engager dans la société française », selon Hubert Pénicaud, membre du Conseil d'administration du Mouvement associatif.  © 123 RF
« Il y a une formidable envie d’agir et de s’engager dans la société française », selon Hubert Pénicaud, membre du conseil d'administration du Mouvement associatif.  © 123 RF

Depuis vingt ans, les associations se réinventent pour s’adapter aux nouvelles façons de s’engager des citoyens et citoyennes. De quoi inspirer le monde mutualiste, confronté à la même problématique.

C’est une question qui revient régulièrement dans les conversations entre acteurs mutualistes. Comment faire entrer durablement les citoyens et citoyennes dans le mouvement ? « Il s’agit d’un sujet ancien, dont on parle depuis au moins neuf ans », a souligné, lors du congrès la Fédération des Mutuelles de France (FMF) qui s’est déroulé du 26 au 28 septembre à Marseille, Ludivine Maudet, administratrice de la FMF.

Pour tenter d’apporter des réponses, la fédération a souhaité regarder ce qui se fait ailleurs. Et a donné la parole au monde associatif, confronté à la même problématique. « Depuis une vingtaine d’années, les associations mettent beaucoup d’énergie sur l’animation de leurs réseaux de bénévoles. C’est une chose qu’elles n’avaient pas besoin de faire auparavant. Avant, les gens s’impliquaient dans une association sur du long terme. Ce n’est plus forcément le cas actuellement », a expliqué Hubert Pénicaud, membre du conseil d’administration du Mouvement associatif.

En plus d’aller au-devant de la population, les associations ont appris, et continuent encore aujourd’hui, à être plus accueillantes. Une démarche d’autant plus importante qu’« il y a une formidable envie d’agir et de s’engager dans la société française », selon l’expert. 

Dynamiser l’engagement bénévole

L’atelier a été l’occasion pour Hubert Pénicaud de donner quelques exemples mis en place par les associations afin de dynamiser l’engagement bénévole. « On leur propose des missions de bénévolat d’un jour. Et aussi du bénévolat de compétences : il s’agit de missions avec un début et une fin et dont le contenu est ciblé sur leurs aptitudes. » Ce cadre prédéfini rassure les candidats, particulièrement ceux souhaitant donner de leur temps, mais occasionnellement. 

« Il ne s’agit pas de faire du “copier-coller”, mais plutôt de s’en inspirer.

Pierre Méry, administrateur fédéral à la FMF

Le secteur associatif a en outre créé un outil qui « récompense » les bénévoles pour leur temps investi. Depuis 2007, chacun peut ainsi obtenir un « passeport bénévole », un livret retraçant toutes les missions effectuées au cours de sa vie. Les compétences mobilisées et/ou acquises peuvent par la suite être valorisées, à travers notamment des VAE (validations des acquis de l’expérience). Tout le monde y gagne.

Des résultats probants

Ces bonnes pratiques ont néanmoins laissé dubitatifs certains congressistes. Selon eux, l’engagement bénévole au sein des associations est à différencier du militantisme bénévole que nécessite généralement l’entrée en mutualité. « Il ne s’agit pas de faire du “copier-coller” » mais plutôt de s’en inspirer, a d’ailleurs rappelé Pierre Méry, administrateur fédéral à la FMF.

Une chose est sûre aux yeux d’Hubert Pénicaud : « Toutes les associations qui ont pris des initiatives pour dynamiser l’engagement ont eu des résultats. Cela paye, même si ce n’est pas toujours à la hauteur des attentes », a-t-il glissé. Aux mutuelles de tenter l’expérience.