Procès du Mediator : c’est reparti

Deux avocats à la porte de la salle d'audience du procès du Médiator
Reprise du proces dit du Mediator apres interruption le 16 mars 2020 suite a la pandemie du Covid 19, au palais de justice de Paris. Eric TSCHAEN/REA

C’est une histoire à rebondissements qui ressemble à une tragédie et l’un des plus grands scandales sanitaires de ces dernières années. L’affaire du Mediator sera de nouveau sur le devant de la scène pour un second procès qui s’est ouvert le 9 janvier et qui durera jusqu’en juin 2023. C’est Irène Frachon, pneumologue qui avait révélé l’affaire en 2009.

Le groupe Servier qui commercialise le Médiator, sera de nouveau sur le banc des accusés. Mais, cette fois devant les juges de la Cour d’appel de Paris. Plus de 6500 victimes se sont portées parties civiles.

Le Mediator, un anti-diabétique, prescrit comme coupe-faim, a causé la mort de milliers de patients. Il a entrainé pour d’autres, de lourds problèmes cardiaques ou pulmonaires.

Le Médiator a été vendu comme antidiabétique en 1976 mais prescrit à tort comme coupe-faim jusqu’en 2009.

Procès du Mediator : acte 2

23 septembre 2019 : ouverture du procès au tribunal de grande instance de Paris. Il sera interrompu par la pandémie. 5 millions de personnes ont pris du Mediator sur prescription médicale, remboursé à 65 % par la Sécurité sociale. Problème : ce traitement a des effets secondaires très graves, voire mortels, sur l’appareil pulmonaire et les valves cardiaques.

29 mars 2021 : après 7 mois de procédure, le tribunal judiciaire de Paris condamne le groupe Servier en première instance pour « tromperie aggravée » et « homicides et blessures involontaires ». Il écope d’une amende de 2,7 millions d’euros. Il doit verser 180 millions d’euros d’indemnisation aux victimes, (dont 158 au titre de la tromperie).

Jacques Servier, fondateur du laboratoire pharmaceutique qui porte son nom, est décédé en 2014

L’agence nationale de la sécurité du médicament (ANSM, ex-AFSSAPS), a été condamnée à 303 000 euros d’amende.

9 janvier 2023 : reprise du procès en appel auprès de la Cour d’appel de Paris jusqu’en juin 2023. Cette fois, il s’agira d’examiner la question de la responsabilité pénale de Servier qui reconnait, de son côté « une erreur d’appréciation à un certain moment sur les effets secondaires », selon les termes de son actuel PDG Olivier Laureau (La Tribune du 22 juin 2022). Le tribunal examinera la responsabilité de Servier en matière d’autorisation de mise sur le marché et d’« escroquerie » au préjudice de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) – qui évalue à 322 millions d’euros les dépenses de remboursement du Mediator.

De son côté le laboratoire, conteste toute tromperie ou escroquerie.