Polluants éternels : les interdire « sans tarder »

Bidons de produits chimiques dans un entrepôt
Les PFAS sont à interdire en France, d'après un rapport 123RF©

Les PFAS, ces polluants chimiques éternels, sont à interdire « sans tarder ». Car, ils contaminent l’eau, les sols et constituent un danger pour la santé et l’environnement.

Les polluants éternels sont à interdire sans délai, selon un rapport de l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable. Elle recommande aussi « d’engager sans tarder les actions de maîtrise du risque les plus urgentes ».

Les PFAS ou polluants éternels, c’est quoi ?

Les PFAS, ou substances poly- ou perfluoroalkylées, (plus de 4 700 molécules), sont une catégorie de molécules de synthèse. Elles ont été développées dans les années 1940.  Les PFAS sont pourvues de multiples propriétés anti-adhésives, imperméables et durent très longtemps… C’est pour cela qu’on les appelle « Polluants éternels ». Quelques exemples : poêles en Teflon, emballages alimentaires, textiles, automobiles…

Quasi-indestructibles, elles sont décrites par certains experts scientifiques comme « la plus grande menace chimique au XXIe siècle », mais jugées en partie incontournables par l’industrie.

Elles sont un sujet de préoccupation pour les pouvoirs publics depuis une vingtaine d’années dans le monde et plus récemment en France.

Nocifs pour la santé

Les PFAS étant principalement absorbés via la consommation d’eau ou d’aliments, leur toxicité reste encore méconnue. Toutefois, des « effets nocifs sur le métabolisme humain ont été observés pour plusieurs PFAS et leur caractère cancérigène est suspecté », d’après l’IGEDD.

La liste des effets suspectés nocifs sur la santé est longue : diabète, obésité, effets immunitaires, hématologiques, neurologiques, nécrose du foie, cancers…

« Trous dans la raquette » de la réglementation

La France ne réglemente aucun PFAS dans le contrôle des eaux brutes et des eaux destinées à la consommation humaine. Ceci n’est pas fait non plus, au niveau européen. La situation est identique en matière de qualité de pollution de l’air.

Le problème est connu depuis vingt ans et l’inaction de l’Etat et des industriels est coupable, alors que « des alternatives aux PFAS existent déjà. Alors que la pollution est généralisée (…) l’inaction de l’Etat est totale et son plan n’est pas à la hauteur des enjeux.

Générations futures

Quelles solutions ?

Les solutions, d’après le rapport seraient :

  • d’interdire l’usage, la production et l’importation de l’ensemble des PFAS, considérés comme une classe unique dans le cadre du règlement européen Reach (réglementation européenne pour préserver des produits chimiques, la santé humaine et l’environnement),
  • de travailler à l’adoption de normes européennes de qualité et de rejets (flux et concentration) dans l’eau et l’air et de normes de contamination des produits et déchets en PFAS,
  • de sortir les déchets réputés contaminés par les PFAS des filières de recyclage,
  • d’améliorer la base de connaissance en termes de surveillance et d’impact.

PFAS et obésité

Dans une étude publiée dans « Obesity », des chercheurs danois confirment le lien, observé dans des études cliniques, entre exposition aux PFAS et obésité. « L’exposition aux PFAS, en particulier à l’acide perfluorooctanoïque (PFOA), et l’augmentation de la concentration de PFAS dans le sang qui en résulte sont associées à des difficultés à maintenir un poids corporel réduit. Plus le niveau de PFOA est élevé, plus le gain de poids est important », notent les chercheurs.