Les pneumopathies en recrudescence chez les enfants

La pneumopathie se traduit par de la fatigue, de la fièvre, un nez qui coule, puis une toux persistante et profonde qui peut évoluer vers une détresse respiratoire au bout de quelques semaines. ©123RF

Depuis quelques semaines, on constate une hausse du nombre d’enfants touchés par la pneumopathie, en France. De quoi s’agit-il ?

La bactérie mycoplasma pneumoniae responsable de la pneumopathie fait son grand retour en France, depuis quelques mois. Les services d’urgences déclarent une activité médicale pour pneumopathie deux fois plus importante que lors des deux saisons précédentes.

« Mycoplasma pneumoniae »

C’est tout d’abord en Chine que le nombre de cas de pneumopathies liées à la bactérie mycoplasma pneumoniae a considérablement augmenté ces derniers mois, surtout chez les enfants. « Les autorités chinoises ont attribué cette augmentation à la levée des restrictions liées à la Covid-19 et à la circulation d’agents pathogènes connus tels que la grippe, précise l’Organisation mondiale de la santé. Les autorités ont souligné qu’il fallait mettre en place une surveillance accrue de la maladie dans les établissements de santé et les communautés, et renforcer les capacités du système de santé pour la prise en charge les patients. »

Les autorités chinoises ont attribué cette augmentation à la levée des restrictions liées à la Covid-19 et à la circulation d’agents pathogènes connus tels que la grippe.  

Organisation mondiale de la santé (OMS)

En France, cette infection courante n’avait pas sévi aussi massivement depuis une dizaine d’années. Mais elle est connue par les scientifiques. Elle a été observée pour la première fois en 1944 par le microbiologiste Monroe Davis Eaton. Les formes graves restent rares.

Elle se transmet par des gouttelettes ou par contact direct avec une personne infectée. Avant le Covid, c’était la deuxième cause de pneumonie la plus fréquente derrière les pneumocoques chez les enfants. Elle circulait chaque hiver et entraînait une épidémie assez marquée tous les cinq ans en moyenne environ.

Les enfants en première ligne

Cette bactérie touche principalement les enfants de 5 à 10 ans, mais on l’observe également chez les adultes, surtout chez les personnes immunodéprimés. La période d’incubation (période comprise entre la contamination et l’apparition des premiers symptômes de la maladie) est actuellement estimée entre deux et trois semaines.

L’infection se traduit par de la fatigue, de la fièvre, un nez qui coule, puis une toux persistante et profonde qui peut évoluer vers une détresse respiratoire au bout de quelques semaines. Elle doit alors être rapidement prise en charge par les services d’urgence. Dans la majorité des cas de contamination à Mycoplasma pneumoniae, l’infection respiratoire aiguë se traduit par une trachéo-bronchite, accompagnée d’une forte toux. D’autres manifestations extra-respiratoires peuvent également survenir, comme des pharyngites, des anémies, des myocardites ou de l’arthrite, notamment chez les personnes immunodéprimées. 

Des traitements efficaces

Il n’y a pas de vaccin pour cette maladie. Heureusement des traitements existent. Il s’agit principalement d’antibiotiques classiques qui sont très efficaces. Donc, pas de panique pour l’instant, car les infectiologues ne parlent pas d’épidémie. Un système de surveillance est mis à l’œuvre par les autorités sanitaires sur l’ensemble du territoire pour recenser les nouveaux cas et connaître l’ampleur de la propagation.

Afin de diagnostiquer une infection à la bactérie Mycoplasma pneumoniae, un prélèvement en laboratoire s’impose. Le test rapide est effectué par prélèvement de gorge ou nasopharyngé et les résultats sont disponibles en un ou deux jours.