En finir avec les violences faites aux femmes

Manifestation du collectif Nous toutes, lors de la Journée internationale contre les violences faites aux femmes
Manifestation avec le collectif #NousToutes, à Paris, contre les violences faites aux femmes. Sur les onze premiers mois de 2023, les associations féministes ont répertorié 121 féminicides. ©Lea Michaelis/REA

De grandes manifestations ont eu lieu à Paris et dans les grandes villes, lors de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, le 25 novembre dernier. En 2022, les forces de sécurité ont enregistré une hausse de 15 % des violences conjugales par rapport à 2021. Les associations féministes et les syndicats de gauche réclament une véritable politique publique et des moyens conséquents pour lutter contre ce fléau.

Les chiffres noirs des violences faites aux femmes

Le ministère de l’Intérieur a publié, le 16 novembre 2023, les chiffres des violences conjugales enregistrés par les services de sécurité en 2022. Les 244 000 victimes, soit une augmentation de 15 % par rapport à 2021, sont en grande majorité des femmes. Par ailleurs, d’après le ministère, seulement une victime de violences conjugales sur 4 signale aux services de sécurité les faits qu’elle a subis.

 Ces violences commises par leur partenaire ou ex-partenaire se répartissent ainsi :

  • physiques pour les deux tiers (65 %) ;
  • verbales ou psychologique dans 30 % des cas ;
  • sexuelles pour 5 %.

Comme en 2021, la Seine-Saint-Denis, la Guyane, le Pas-de-Calais, le Nord et la Réunion sont les départements qui affichent les plus forts taux de victimes enregistrées pour 1 000 habitantes âgées de 15 à 64 ans.

De plus, sur les onze premiers mois de 2023, les associations féministes ont répertorié 121 féminicides, alors qu’en 2022, 118 féminicides avaient été recensés.

Des dispositifs pour venir en aide

Le site arretonslesviolences.gouv.fr oriente vers des numéros d’appel ou la plateforme de signalement en ligne des violences conjugales, sexuelles ou sexistes.

Le 3919, Violences Femmes Info

La ligne d’écoute 3919 pour les femmes victimes de violences, est joignable 24 h/24 et 7 jours sur 7, y compris par les personnes sourdes ou ayant des troubles du langage. Il s’agit d’un numéro d’écoute national destiné

  • aux femmes victimes de violences ;
  • à leur entourage ;
  • aux professionnels concernés.

Anonyme et gratuit, il est accessible depuis un poste fixe et un mobile en métropole et dans les DOM. Ce numéro permet d’assurer une écoute et une information, et, en fonction des demandes, effectue une orientation adaptée vers des dispositifs locaux d’accompagnement et de prise en charge. Le 3919 ne traite pas les situations d’urgence (ce n’est pas un service de police ou de gendarmerie). Néanmoins, pour protéger les victimes, l’appel ne figurera pas sur les factures de téléphone.

Le « 08 victimes » (08 842 846 37)

Un numéro dédié à toutes les victimes de violences quel que soit le préjudice subi. Victimes ou témoins de harcèlement peuvent contacter le 08 Victimes, 7 jour/7, de 9h à 21 heures. Ce numéro est non surtaxé.

La plateforme Mémo de Vie

Conçue sous l’égide du ministère de la Justice, la plateforme Mémo de Vie est portée par la Fédération nationale d’aide aux victimes France Victimes qui fédère 130 associations locales réparties dans chaque région, intervenant dans l’accueil et l’écoute des victimes. Elle a été créée pour répondre aux besoins des victimes mais aussi des proches, des professionnels, et elle informe sur les droits, le soutien psychologique et l’accompagnement social des victimes.

Le compte n’y est pas

Malgré ces dispositifs, le compte n’y est pas pour les associations féministes et les syndicats de gauche. « Les réformes à la marge ne suffisent pas », a affirmé Maëlle Lenoir, de la coordination nationale du collectif Nous toutes, samedi, lors d’un point presse.

Le collectif évalue à « plus de 2 milliards d’euros » le montant requis pour lutter efficacement contre les violences faites aux femmes.

Même son de cloche du côté des syndicats CGT et CFDT qui réclament une « politique globale contre les violences sexuelles et sexistes, au travail et dans la vie quotidienne ».

L’Organisation des Nations unies (ONU) a choisi en 1999 de proclamer le 25 novembre comme Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Lors de cette journée, des opérations de sensibilisation sont menées par les gouvernements, les organisations internationales et les organisations non gouvernementales pour lutter contre la violence à l’égard des femmes.