Ecrans : vigilance pour les enfants et les adolescents

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Les experts des Académies des sciences, de médecine et des technologies pointent les risques de l’utilisation des écrans par les enfants et les adolescents. La vigilance s’impose.

Les scientifiques lancent un appel aux parents et aux éducateurs en général, pour alerter sur les risques que l’utilisation prolongée des écrans ferait peser sur la santé des enfants et des adolescents.

« Appel à une vigilance raisonnée sur les technologies numériques »

L’« Appel à une vigilance raisonnée sur les technologies numériques », lancé par le groupe d’experts des Académies des sciences, de médecine et des technologies, est destiné à alerter les parents et les enseignants sur l’utilisation des écrans. Il n’est pas question de les alarmer, mais de mieux réguler la pratique de leur enfant ou leur élève.

L’appel s’adresse aussi aux pouvoirs publics pour qu’ils prennent les mesures de régulation nécessaires, notamment vis-à-vis des industriels du jeu vidéo.

Quels risques ?

Les risques pointés par les experts tournent autour de la nocivité de la lumière bleue émise par les écrans, surtout le soir avant le coucher. Elle perturbe le sommeil car elle entraîne une baisse de la sécrétion de mélatonine, cette hormone utile à l’endormissement. Cette lumière bleue peut aussi être nocive pour la rétine en particulier pour les personnes ayant les yeux sensibles.

« 60 % des jeunes ont leur smartphone ouvert 24 h sur 24, précisent les auteurs de l’appel, c’est trop ! » « Les enfants consacrent 1 526 heures par an aux écrans (smartphone, consoles de jeux, ordinateurs, tablettes). »

D’autre part, de plus en plus d’enfants sont « accros » aux consoles et jeux, et les fabricants rivalisent de créativité pour « retenir » le joueur le plus longtemps possible. Le risque de dépendance aux jeux et d’isolement social est aussi pointé du doigt par les scientifiques.

Les recommandations

– Pas d’écran y compris la télé, avant l’âge de 3 ans.

– De 3 à 10 ans, instaurer un temps précis réservé aux écrans sur des outils numériques partagés en famille.

– Après 10 ans, privilégier le dialogue mais bannir les écrans de la chambre à coucher et rester attentif aux signes de fatigue ou d’iso­lement.

– « Vigilance positive » de la part des parents et éducateurs.

– Développer la recherche dans ce domaine pour affiner notamment les incidences de la lumière bleue sur la rétine et l’influence de l’utilisation des écrans sur les apprentissages.

Les scientifiques mettent en avant « la fracture entre ceux qui sont préparés à bénéficier des apports du numérique et ceux pour lesquels celui-ci peut aggraver des difficultés préexistantes, ce qui constitue aujourd’hui un problème de justice sociale autant que de santé publique ».