Coup de frein à la lutte contre le sida

Jeune fille africaine
Les jeunes filles et les femmes sont particulièrement touchées par l'épidémie de sida ©ONUSUDA

 

Pandémie de Covid et crises mondiales font reculer la lutte contre le sida. C’est le message principal de la conférence mondiale sur le VIH qui s’est ouverte le 29 juillet à Montréal, au Canada.

La lutte contre le VIH est plus que jamais d’actualité. Le virus sévit encore. Et la pandémie de Covid a mis un coup de frein à la prévention et à l’accès aux soins. L’Onusida tire la sonnette d’alarme dans un rapport intitulé « En Danger ». Pour signifier que les progrès se sont faits plus rares, les budgets ont baissé et les inégalités se sont creusées.

 

Covid-19, guerre en Ukraine…

L’année dernière, les nouvelles infections au VIH ont baissé. Mais, il s’agit de la plus petite chute enregistrée depuis 2016.

Ainsi, en 2021, l’Onusida a enregistré 1,5 million de nouvelles infections par le VIH. Un million de plus que les objectifs prévus d’éradication du VIH à l’horizon 2030.

Dans plusieurs régions, l’épidémie est repartie à la hausse : Europe de l’Est, Asie centrale, Afrique du Nord et Amérique latine. En Asie et dans le Pacifique, l’épidémie est même revenue à son niveau d’activité de 2012.

Car, la pandémie de Covid-19 a perturbé le système. La prévention et l’accès aux traitements ont été fragilisés. Le rapport de l’ONUSIDA est sans appel : « les crises multiples et simultanées ayant secoué le monde ont eu un impact dévastateur sur les personnes infectées par le VIH ».

Le nombre de personnes séropositives ayant accès à un traitement se monte à 1,47 million en 2021, contre 2 millions les années précédentes. Soit la plus petite augmentation depuis 2009.

Moins d’argent…

La guerre en Ukraine et la crise économique qui s’en suit retarde les apports en fonds. Si l’on veut mettre fin à l’épidémie de sida d’ici à 2030, il faut continuer à récolter de l’argent, clame l’Onusida.

Ces données montrent que la riposte mondiale au sida est grandement en danger. Si nous ne faisons pas des progrès rapides, nous perdons du terrain, car la pandémie prospère dans le contexte de la COVID-19, des déplacements massifs et d’autres crises. N’oublions pas les millions de décès évitables que nous essayons d’empêcher .

Winnie Byanyima, directrice de l’ONUSIDA

Les plus fragiles frappés de plein fouet

Les populations les plus fragiles ont été les plus touchées par ces difficultés. « Dans certains pays, ce sont les pauvres qui manquent d’accès », note la directrice de l’Onusida, Winnie Byanyima. Dans d’autres, ce sont les minorités ethniques. Comme en Grande-Bretagne, où la réduction des nouveaux diagnostics est plus importante pour les personnes blanches que noires ».

Les chiffres 2021 du Sida

  • 650 000 personnes sont mortes du sida.
  • Plus de 4 000 personnes ont été infectées chaque jour.

  • Les jeunes filles et les femmes d’Afrique subsaharienne sont très touchées par le virus. Une contamination toutes les deux minutes.
  • 70 % des adultes vivant avec le VIH recevaient un traitement antirétroviral, contre seulement 41 % des enfants. Résultat : 800 000 enfants n’étaient pas traités.
  • Les enfants représentaient 4 % de la population séropositive en 2021 et 15 % des décès liés au virus.
Les bonnes nouvelles : le Lesotho, l'Italie, le Viet-nam et le Zimbabwe ont diminué de plus de 45 % le nombre de nouvelles infections entre 2015 et 2021.