Le Covid-19 a éclipsé une autre pandémie qui sévit toujours et pour laquelle il n’y a pas de vaccin : le sida, dont la Journée mondiale a lieu le 1er décembre. Mais heureusement, des traitements efficaces existent aujourd’hui. On fait le point.
Où en est-on ?
Quarante ans après sa découverte, le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) a tué 35 millions de malades dans le monde. Actuellement, 38 millions de personnes sont séropositives et deux tiers d’entre elles vivent en Afrique subsaharienne. La France, qui déplore 6 000 nouveaux cas par an, compte environ 150 000 personnes séropositives dont 60 % d’hétérosexuels.
Les traitements
Grâce aux trithérapies, le sida est désormais devenu une maladie chronique. Ces nouveaux traitements, moins lourds et aux effets secondaires moins importants que les précédents, ont pour but de rendre le virus indétectable et de restaurer une bonne immunité. L’enjeu est de taille : en quelques mois, la personne traitée n’est plus malade et ne transmet plus le virus.
l’espérance de vie des patients sous trithérapies a aujourd’hui rejoint celle de la population générale.
Quelle prévention ?
Le préservatif reste le moyen le plus efficace pour se protéger. Mais le dépistage précoce et les traitements réduisent également les risques de transmission, même celui de la mère à l’enfant. Le matériel stérile distribué aux toxicomanes a, lui aussi, contribué à diminuer la contamination. Enfin, la prophylaxie pré-exposition (PrEP) a été une véritable révolution. Elle s’adresse aux personnes séronégatives ayant des conduites à risque qui ne veulent, ou ne peuvent, pas utiliser de préservatif. Grâce à la prise quotidienne d’un seul comprimé contenant deux antiviraux, ces personnes sont protégées à 90 %.
Depuis le mois de juin 2021, la PrEP peut être prescrite par les généralistes.
Les femmes stigmatisées
Dans le monde, 51 % des personnes vivant avec le VIH/sida sont des femmes. En Afrique subsaharienne, six adolescents sur sept âgés de 15 à 19 ans et nouvellement infectés sont des filles. Dans de nombreux pays, les femmes séropositives luttent contre la stigmatisation et l’exclusion sociale liée à leur maladie. Un phénomène qui s’ajoute à l’insuffisance de leurs droits.
Sida et Covid-19
La pandémie de Covid-19 a fortement impacté les malades du sida. En 2020, sur l’ensemble de la planète, le nombre de personnes touchées par les programmes de prévention du sida a diminué de 11 % (12 % auprès des plus jeunes populations). La proportion de mères séropositives ayant reçu un traitement pour prévenir la transmission du VIH/sida à leur bébé a, quant à elle, chuté de 4,5 %.
Enfin, le dépistage du VIH a baissé de 22 % au total, ce qui a fait reculer la mise sous traitement antirétroviral des patients dans la plupart des pays.
La pandémie de Covid-19 a aussi perturbé les chaînes d’approvisionnement mondiales en matière de préservatifs ou encore
de lubrifiants.
A voir : Unforgettables, un jeu pour sensibiliser au port du préservatif lors des rapports sexuels. Sur le site internet dédié, les internautes doivent retrouver le nom des films dont des scènes d’amour ont été reproduites, mais avec un détail en plus : un préservatif.
