Coqueluche : recrudescence de la maladie en France

Coqueluche : recrudescence de la maladie © 123 RF
Une reprise de la circulation de la coqueluche, maladie très contagieuse et parfois grave, s’amorce en France et en Europe depuis le début de l’année. © 123 RF

Un nourrisson est décédé le 24 avril à Nice des suites de la coqueluche. Alors que la France connait une recrudescence des cas de cette affection très contagieuse, les autorités sanitaires rappellent l’importance de la vaccination.

Un nourrisson de trois semaines est décédé de la coqueluche au CHU-Lenval à Nice (Alpes-Maritimes), le 24 avril. L’hôpital avait admis trois autres nouveaux-nés en soins intensifs souffrant de la même affection. Depuis, la fondation Lenval a lancé un appel à la vaccination contre la coqueluche.

Ce drame fait écho à la recrudescence de la maladie constatée en France depuis le début de l’année. Très contagieuse, cette affection respiratoire se transmet par voie aérienne. Et elle se propage vite au sein des foyers. Les nourrissons non vaccinés font partie des sujets les plus à risque. Car 90 % des décès causés par la coqueluche surviennent pendant les six premiers mois de la vie. 

70 cas de coqueluche signalés 

La coqueluche refait surface tous les trois à cinq ans. Le dernier pic observé par Le réseau Renacoq (réseau hospitalier de surveillance de la coqueluche) datait de l’année 2017 avec 162 cas. Depuis le premier trimestre 2024, les autorités sanitaires ont déjà recensé 70 cas. 

« Une quinzaine de clusters majoritairement en collectivité (écoles maternelles, primaires, halte-garderies et maisons maternelles) mais aussi familiaux (…) ont été signalés », a détaillé l’Agence nationale de santé publique sur son site. A titre de comparaison, le réseau Renacoq avait répertorié 45 cas pour l’année 2022, et 39 cas en 2023. 

L’importance de la vaccination

La vaccination est le seul moyen de lutter contre la coqueluche. Avec une efficacité qui varie de 85 % à 100 %, elle protège pendant cinq à dix ans. Depuis 2018, la vaccination est obligatoire pour les nourrissons. Elle nécessite une injection à 2 mois et une autre à 4 mois.

Ensuite, plusieurs rappels s’échelonnent jusqu’à l’âge adulte. Le vaccin est aussi recommandé aux femmes enceintes pendant le deuxième ou troisième trimestre de grossesse. Au moment de la naissance, le fœtus dispose ainsi d’une quantité d’anticorps suffisante. A défaut, la mère peut se faire vacciner au cours des six premiers mois de vie du nourrisson, comme son entourage immédiat. 

Une situation préoccupante à l’échelle européenne 

Cette politique de vaccination des femmes enceintes existe dans une trentaine de pays dans le monde. Malgré cette initiative, la situation est aussi préoccupante dans d’autres Etats, où les cas augmentent. C’est le cas en Belgique, en Espagne et en Allemagne. Au Royaume-Uni, une étude de 2022 a révélé que le taux de vaccination des femmes enceintes avait chuté à 61,5 %, son niveau le plus bas, depuis 2016.

De janvier à novembre 2023, 1 141 cas ont ainsi été détectés en Angleterre et au Pays de Galle d’après l’Agence de sécurité sanitaire du Royaume-Uni. Mais la situation semble être la plus explosive aux Pays-Bas, où l’Institut national néerlandais pour la santé publique et l’environnement a recensé 5 303 cas de coqueluche depuis le début de l’année. Sur les 276 enfants touchés, quatre nouveau-nés sont décédés.