Un plan gouvernemental pour lutter contre les pénuries de médicaments

Un plan gouvernemental est lancé pour lutter contre la pénurie de médicaments 123RF©

Le gouvernement a dévoilé ses dernières solutions contre les pénuries de médicaments qui frappent la France. Un nouveau plan triennal (2024-2027), qui cible notamment une liste de médicaments dits « essentiels », a été mis en place. 

Depuis plusieurs années, des tensions d’approvisionnement en médicaments se sont amplifiées en Europe. La France n’est pas épargnée. Le gouvernement a dévoilé un nouveau plan pour trois ans avec comme priorité de « garantir [leur] disponibilité et d’assurer à plus long terme une souveraineté industrielle ».

Agir vite !

« Il faut une véritable politique du médicament », clament les associations de patients et l’Académie de médecine. Car la crise est profonde. « Les ruptures sont inhérentes à un marché mondialisé où l’offre est inférieure à la demande, autrement dit les capacités de production actuelles ne sont pas en mesure de répondre à la demande », analyse Frédéric Bizard, professeur d’économie à l’Ecole supérieur de commerce de Paris.

Le gouvernement avait entendu les messages en mettant en place des mesures pour renforcer la prévention de pénuries dans sa feuille de route 2019-2022. Il avait également instauré des accords prix-volumes pour « sécuriser davantage l’approvisionnement » de l’amoxicilline, molécule particulièrement victime de pénuries.

Mais ces mesures ne suffisent pas. La pénurie touche toutes les catégories de médicaments. Près de 5 000 signalements de ruptures de stocks ou de risques de ruptures ont été effectués en 2023 auprès de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Contre 3 761 signalements l’année précédente, soit une augmentation de 30 % par rapport à 2022.  

Quelle feuille de route ?

Cette nouvelle feuille de route permet de « détecter plus précocement les signaux de tension et développer de nouveaux canaux d’informations auprès des professionnels de santé et des patients ». Elle cible plus particulièrement la liste des médicaments dits « essentiels ». Ce plan permet une relocalisation et « une hausse de la capacité de production » de « 147 médicaments stratégiques », pour lesquels la France dépend le plus des importations extra-européennes. Le ministre chargé de l’Industrie, Roland Lescure, annoncera en mai prochain « le nombre et l’identité des usines qu’on va aider ».

Les professionnels de santé seront secondés dans leur tâche. Ils disposeront de tableaux d’équivalence pour leur permettre de délivrer en conséquence les produits de santé adéquats. Il faut également que « le médecin, sur son logiciel de prescription, puisse savoir que tel ou tel produit n’est pas disponible le jour où il veut le prescrire », a indiqué la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, Catherine Vautrin. Cela lui permettra « soit de prescrire autre chose, soit de travailler sur la posologie qu’il va prescrire », a-t-elle précisé.