Le zona, maladie fréquente chez les personnes âgées, peut avoir des conséquences graves sur leur santé et leur qualité de vie. C’est pourquoi le Haut Conseil de santé publique recommande la vaccination chez les adultes de 65 à 74 ans.
« Avec ses douleurs intenses, le zona m’a gâché la vie ». C’est en ces termes très négatifs que beaucoup de personnes âgées définissent leur expérience face à cette maladie infectieuse, très fréquente après 65 ans. Plus on vieillit et plus on risque de développer un zona car le système immunitaire s’affaiblit. Pourtant, un vaccin existe et c’est la grande nouveauté du calendrier vaccinal de l’année 2016.
« Le zona, un fardeau de douleurs »
Tout adulte qui a eu la varicelle peut déclarer un zona car il résulte de la réactivation du virus de la varicelle. Etant donné que 95% des Français ont eu la varicelle, on estime qu’un Français sur 4 développera un zona au cours de sa vie. Et, l’incidence du zona augmente fortement à partir de 50 ans.
Le zona se caractérise par une éruption cutanée douloureuse le long d’un trajet nerveux. Dans 70 à 80% des cas, l’éruption cutanée est précédée de douleurs ressenties au lieu où les lésions apparaîtront quelques jours plus tard (2 ou 3 jours). Les lésions apparaissent par poussées et contiennent de nombreux virus, très contagieux. Au moment de l’éruption et dans les jours suivant, les douleurs locales sont très fortes : sensations de brûlures, de « coup de poignard », de « décharge électrique », démangeaisons… Certains patients ont de la fièvre, des maux de tête, une sensation de malaise…
Un impact sur la qualité de vie
Les conséquences du zona peuvent être désastreuse sur la santé et sur la qualité de vie de la personne âgée. Chez certaines, les douleurs peuvent persister plusieurs semaines, plusieurs mois, voire plusieurs années. Elles sont particulièrement difficiles à traiter. La maladie altère alors le sommeil, l’appétit, le moral, la qualité de vie tout entière s’en trouve dégradée.
« La prise en charge de la douleur et de ses conséquences dans la vie quotidienne du senior représente un enjeu majeur », explique le Dr Pierre Tajfel, médecin généraliste spécialiste de la douleur au Chu de Versailles. « Mais, les traitements qui nécessitent l’association de plusieurs médicaments sont compliqué à administrer chez des patients qui sont souvent polymédiqués ne donnent pas des résultats très satisfaisants. »
Le vaccin en pratique
Le Haut conseil de santé publique recommande donc la vaccination chez les personnes âgées entre 65 et 74 ans. Celle-ci est désormais inscrite au calendrier vaccinal. Une seule injection suffit. C’est un vaccin bien toléré. Les effets secondaires les plus classiques peuvent être (comme dans les autres vaccins) : des rougeurs autour de la piqûre, des céphalées …
Le vaccin peut être administré tout au long de l’année (on peut l’administrer en même temps que le vaccin grippal). Pour l’instant, aucun rappel n’est à envisager. On peut vacciner un adulte ayant déjà fait un zona par le passé mais pas un malade qui souffre de zona. Il est remboursé à 35% par la Sécurité sociale. Les mutuelles complètent dans 95% des cas.
Si les personnes peuvent encore se faire vacciner entre 74 et 79 ans, il est préférable de le faire avant. En effet, avec le vieillissement, l’efficacité du vaccin diminue considérablement.
