Une pénurie d'aides-soignants dans les Ehpad

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Selon le site infirmiers.com, un Ehpad sur deux rencontre des difficultés à recruter du personnel. Les conditions dans lesquelles travaille le personnel ne sont sans doute pas innocentes.

Après les mobilisations dans les Ehpad en mai 2018, ce phénomène, désormais chiffré et publié le 14 juin par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation, et des statistiques (Drees), est la preuve d’une importante défaillance du système dans les maisons de retraites médicalisées. Le secteur privé serait le plus touché. Le recrutement d’aides-soignants serait le plus problématique. 9% des Ehpad auraient « au moins un poste non-pourvu depuis au moins 6 mois » selon le site infirmiers.com.

Des métiers toujours peu considérés

Malgré le plan pour les établissements hospitaliers pour personnes âgés dépendantes (Ehpad) dévoilé par Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé, rien n’est prévu quant à la revalorisation du métier d’aide-soignant. Une profession pourtant pour le moins difficile tant physiquement que mentalement. En effet, malgré les 300 millions d’euros débloqués pour l’année 2019 qui permettront la mise en place de plusieurs mesures, l’association des directeurs au service des personnes âgés soulève que cela ne compensera pas la réduction du personnel en contrat aidé selon le journal Le Monde du 30 mai 2018.

Une question de dignité à double sens 

Par ailleurs, le manque de personnel va de pair avec une dégradation notable des conditions de travail des soignants. Les voix se font écho parmi les personnes du métier quant à la vitesse à laquelle ils doivent effectuer les soins. Le manque d’équipements se fait également ressentir. Toutes ces difficultés n’empêchent pas une rémunération de 1357 euros en moyenne pour les aides-soignants qui est loin de refléter la complexité de la profession et son mérite. Plusieurs questions sont donc à soulever. Comment s’occuper de personnes de plus en plus dépendantes sachant que l’objectif de 60 soignants pour 100 résidents ne sera sans doute pas atteint malgré le dispositif du gouvernement? Comment assurer une vie digne à nos aînés si la vie des soignants est-elle même indigne ?

Une aide-soignante d’un Ehpad publique d’Ardèche déclare; « J’ai le sentiment d’avoir mal fait mon travail en rentrant chez-moi mais je suis consciente de ma chance de faire partie de la territoriale car nous sommes encore assez nombreuses, en tout cas dans mon établissement. »

Si l’on a besoin de recruter, il faudrait peut-être se pencher davantage sur ceux qui prennent soin des personnes âgés chaque jour.

Anastasia Chauchard