Santé au travail : où en est-on ?

Santé au travail, ©Emile Loreaux
Santé au travail, ©Emile Loreaux
Grâce à une meilleure prévention, les accidents du travail ont connu une baisse historique. Cela prouve que les choses bougent et qu’un grand nombre de responsables des ressources humaines ont pris la question de la santé et de la qualité de vie au travail à bras-le-corps. Mais, dans le même temps, l’émergence de nouvelles pratiques professionnelles, l’augmentation de la pression et de la productivité, et surtout le vieillissement de la population active ont entraîné une explosion de troubles qui impactent de plein fouet un nombre croissant de salariés. Dans ce dossier, Viva fait le point sur ce travail qui rend malade et qui fait que, trop souvent encore, des Français perdent leur vie, en tentant de la gagner. Les Tms, premières maladies professionnelles Lombalgies, cervicalgies, syndromes du canal carpien (poignet), de la coiffe des rotateurs (épaule) ou encore épicondylites (coude)… voilà quelques-uns des troubles musculo-squelettiques (Tms). Ils touchent les muscles, les tendons et les nerfs autour des articulations. Ils s’expriment par une sensation de raideur, une perte de force et des douleurs. Ils peuvent devenir irréversibles et entraîner un handicap. Depuis 2003, ils ont augmenté de 60 %. Ils représentent plus de 87 % des maladies professionnelles ayant entraîné un arrêt de travail ou une réparation financière. Leurs causes sont multiples. Elles peuvent être directes et mécaniques : poste de travail mal pensé (ordinateur ou machines mal positionnés), éclairage insuffisant qui oblige à adopter une posture inadaptée pour bien voir, activités répétitives ou statiques… Il est aujourd’hui prouvé que l’organisation du travail et les contraintes psychologiques les favoriseraient : rien de pire pour les salariés qu’un travail monotone, un climat de tension engendré par les délais à respecter, un manque de reconnaissance professionnelle ou une mauvaise ambiance. Les Tms vont de pair avec l’augmentation de la productivité et l’intensification du travail. Le vieillissement de la population active peut aussi explique leur accroissement. Solutions de prévention Afin que ces maladies ne deviennent pas invalidantes, elles doivent être diagnostiquées et prises en charge précocement. Des solutions de prévention, souvent simples, peuvent être mises en place : réaménager des espaces avec une meilleure ergonomie des matériels, changer d’organisation, installer des cabines d’insonorisation. Ces mesures permettent non seulement de réduire le risque de Tms mais aussi d’améliorer la qualité de vie des salariés au travail. L’assurance-maladie–risques professionnels propose, depuis 2014, le programme « Tms pros » auquel plus de 80 % des 8 000 entreprises les plus touchées ont adhéré à ce jour. Elles bénéficient d’un parcours individualisé de prévention et d’un accompagnement par leurs caisses régionales. Malheureusement, dans beaucoup d’entreprises, les plus petites notamment, les Tms restent encore méconnus et le faible nombre de médecins du travail et de services de santé au travail ne facilite pas une politique de prévention en la matière. Quand les salariés craquent Burn out, stress, violences entre salariés ou avec l’extérieur pour le personnel en contact avec le public, harcèlement moral ou sexuel, conflits exacerbés… Toutes ces situations font partie des risques psycho-sociaux (Rps). Certaines entreprises se sont tristement illustrées dans ce domaine comme France Télécom, revenue

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