Quel avenir pour la Sécu ?

Une fois de plus, avec la crise que nous venons de traverser, les Français ont pu se rendre compte de l’importance et de l’utilité de notre système de protection sociale. Le rapport de France Stratégie, paru en mars dernier, pointe un taux de surmortalité liée au Covid-19 significativement moindre que la moyenne européenne. Cela peut notamment s’expliquer par la qualité des soins prodigués. L’amortisseur de crise Les hauts niveaux d’intervention de l’assurance maladie obligatoire et des organismes complémentaires n’y sont pas non plus étrangers. Ils ne laissent aux Français qu’un faible reste à charge final : en moyenne 6,9 % en 2019, soit le niveau le plus bas de l’Union européenne et ce sur un panier de soins étendu. Déjà, durant la crise de 2008 (économique celle-là), nous avions vu l’efficacité de notre système de protection sociale. Son rôle pour amortir le choc nous a été envié par de nombreux pays. Notre chance est que le Conseil national de la résistance ait su doter notre pays de l’outil qu’il lui fallait. Aujourd’hui, le Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie (Hcaam) envisage plusieurs pistes pour faire évoluer la Sécurité sociale. Car si les situations de crise prouvent le besoin d’une société solidaire, elles révèlent aussi les limites de notre modèle social, tel qu’il subsiste après les politiques d’austérité et de marchandisation qui n’ont cessé de s’ampli er depuis les années 1980. C’est pourquoi les Mutuelles de France proposent, elles aussi, des pistes pour « construire une protection sociale universelle ». Quel avenir pour Sécu ? 123RF© Les quatre scénarios envisagés par le Hcaam A la demande du gouvernement, le Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie (Hcaam) a imaginé quatre scénarios pour la Sécurité sociale de demain. Certains, s’ils étaient appliqués, impacteraient durablement notre système de protection sociale. Les deux premiers scénarios s’avèrent davantage être des ajustements du système actuel. La première piste évoquée conserverait la répartition qui existe déjà entre la Sécurité sociale et les complémentaires santé, tout en essayant de corriger les inégalités et en réduisant les restes à charge extrêmes. La deuxième piste, quant à elle, consisterait à « ouvrir une liberté plus grande de niveau et de contenu des garanties » offertes par les complémentaires. Protection maladie à trois niveaux Les deux autres scénarios, plus impactants, méritent que l’on s’y attarde. Le premier est celui d’une protection maladie à trois niveaux. A la Sécurité sociale obligatoire s’ajouteraient une complémentaire santé obligatoire et une seconde, non obligatoire. Cette piste, que le Haut conseil se propose d’instruire, figure dans la droite ligne des tendances observées ces deux dernières décennies. La règlementation toujours plus contraignante appliquée aux organismes complémentaires pourrait alors conduire à la mise en place d’un deuxième niveau de couverture d’assurance maladie complémentaire très administré, avec des contrats types, voire même un encadrement des tarifs. Cette évolution évoque clairement ce qui existe aujourd’hui au niveau des retraites, avec une forme d’Agirc-Arrco de la santé. En réalité, un tel scénario organiserait une sorte d’articulation de trois niveaux. A

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