Protéger le microbiote intestinal contre les additifs alimentaires

Microbiote intestinal
Une bactérie protège de l'effet délétère des émulsifiants, les additifs les plus présents dans notre alimentation 123RF©

Difficile d’échapper aux additifs alimentaires, ils sont partout. Certains, comme les émulsifiants, sont nocifs surtout pour le microbiote intestinal. Une équipe de l’Inserm a démontré que l’on pouvait protéger notre flore grâce à une bactérie.

Les additifs sont présents partout dans notre alimentation (plats préparés, gâteaux emballés, sauces…). Et certains sont nocifs pour notre microbiote intestinal. Une équipe de l’Inserm a démontré qu’une bactérie pouvait protéger la flore intestinale contre les émulsifiants, les additifs les plus utilisés.

Les additifs sont des ingrédients chimiques ou naturels que l’on incorpore aux produits alimentaires afin d’en augmenter la durée de vie, d’empêcher la contamination par des bactéries (salmonelle, listeria), de préserver les vitamines, d’améliorer l’apparence, la couleur, la texture, le goût ou encore l’odeur.

Protéger notre microbiote, c’est possible

Dans une nouvelle étude, des scientifiques de l’Inserm ont découvert qu’il était possible de contrecarrer les effets délétères induits par la consommation de certains émulsifiants. Comment ? En fortifiant l’épithélium intestinal via son repeuplement par une bactérie naturellement présente dans l’intestin : Akkermansia muciniphila.

Des émulsifiants comme la lécithine et les polysorbates garantissent la texture onctueuse des crèmes glacées industrielles et évitent qu’elles ne fondent trop rapidement une fois servies.

Il a été prouvé, dans des études précédentes, que les émulsifiants entraînaient l’altération du microbiote intestinal. Ce qui conduisait à une inflammation intestinale chronique et à des dérégulations métaboliques. La bactérie Akkermansia muciniphila, naturellement présente dans l’intestin, se raréfiait en cas d’apport d’agents émulsifiants comme le CMC ou E466.

De plus, la consommation d’émulsifiants alimentaires « induisait la capacité de certains éléments du microbiote à rentrer en contact étroit avec l’épithélium », indique l’étude. La première ligne de défense de l’appareil digestif qui normalement est stérile.

Suite à leurs récents travaux, les chercheurs de l’Inserm prouvent qu’ajouter cette bactérie Akkermansia muciniphila au microbiote intestinal permettrait d’empêcher les dommages causés par la consommation d’agents émulsifiants.

« Plus la présence de la bactérie est importante, plus l’individu serait protégé des effets néfastes des additifs alimentaires sur le microbiote. » C’est la conclusion de Benoît Chassaing, un des auteurs de l’étude.