Le monde merveilleux des microbiotes

Collection de microorganisme sur fond noir
Le monde merveilleux des microbiotes123RF©

Nous connaissons le microbiote intestinal, le plus important en taille, en fonctions et en impact sur la santé. Mais cinq autres flores, également très utiles, habitent notre corps. On fait le tour.

LA SPHÈRE ORL

Le microbiote ORL comporte trois flores distinctes : une dans la bouche, où sont nichées plus de 700 espèces bactériennes, une dans le nez et la dernière dans les oreilles. La composition de ces deux dernières flores est proche de celle que l’on trouve sur la peau. Déséquilibré, le microbiote ORL peut causer des maladies intestinales ou cardiovasculaires.

LES INTESTINS

100 000 milliards de micro- organismes composent notre flore intestinale. Celle-ci intervient dans la digestion et agit contre les microbes. Elle joue un rôle dans le maintien d’un bon système immunitaire (près de 70 % de nos cellules immunitaires se situent dans l’intestin). Son altération peut entraîner des maladies comme le syndrome de l’intestin irritable. Elle est parfois impliquée dans des dysfonctionnements survenant dans d’autres microbiotes.

LA FLORE INTIME

LE VAGIN : plus de 200 espèces bactériennes peuplent le microbiote vaginal. Cette composition varie en fonction des âges de la vie. Elle est influencée par la génétique, la grossesse, la ménopause, mais aussi par les rapports sexuels, l’hygiène intime… La flore vaginale protège contre les infections et garantit un environnement favorable à la grossesse.

LA FLORE URINAIRE

LA VESSIE : la flore urinaire est plus pauvre que les autres. Elle se compose de bactéries spécifiques et communes au microbiote vaginal. Le microbiote urinaire a été découvert récemment. Son altération résulterait de contaminations provenant du tube digestif et allant jusqu’à la vessie, en passant par le vagin et l’urètre.

LES POUMONS

Décrit en 2010, le microbiote pulmonaire est façonné par l’environnement : le climat, la zone géographique, l’exposition aux animaux domestiques… Il présente des similitudes avec le microbiote intestinal, mais il est différent de celui de la sphère ORL. Encore mal connu, son rôle pourrait être important pour protéger des inflammations liées à certaines allergies. Son déséquilibre pourrait favoriser l’émergence de bactéries ou de champignons pathogènes, responsables de maladies comme l’asthme ou la BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive).

LA PEAU

Le microbiote cutané est un écosystème complexe qui nous protège contre les agressions extérieures.
Il varie selon l’âge, le sexe, les facteurs génétiques, la texture de la peau, l’environnement, le climat, le style de vie, l’hygiène, mais aussi avec la prise de médicaments, ou si l’on souffre de pathologies. Ses dysfonctionnements se traduisent par des maladies de peau comme l’acné ou le psoriasis.

PROTÉGER

Des solutions existent pour protéger nos microbiotes, surtout la flore intestinale : une alimentation variée et équilibrée permet
de favoriser sa richesse et sa diversité. Par exemple, un apport en fibres suffisant contribue à la croissance d’un grand nombre d’espèces bactériennes. Un supplément de bactéries ou de levures, sous forme de gélules, peut être bénéfique après avoir pris un traitement antibiotique ou changé de régime alimentaire.

À ÉVITER : les produits d’hygiène trop agressifs pour la flore vaginale.

À NOTER :

LA RECHERCHE AVANCE

Les chercheurs ont découvert un lien entre certaines maladies comme l’obésité, le diabète, les allergies (voire la dépression), et une altération des microbiotes.

À l’étude : la greffe fécale commence à être réalisée dans le cas d’infections récidivantes à Clostridium.