On fait moins de bébés, en France

Avec 1,68 enfant par femme, la France reste pourtant le pays le plus fécond d’Europe, avec la Tchéquie et la Roumanie. ©123RF

En 2023, les naissances ont diminué de 6,6 % en France, d’après le bilan démographique de l’Insee qui vient d’être publié. Une chute de la démographie qui s’accélère depuis une dizaine d’années. Du jamais-vu depuis 1946.

En 2023, 678 000 bébés ont vu le jour en France, soit une baisse de 6,6 % par rapport au dernier bilan de 2022. « Une baisse sans précédent », relève l’Insee. En Europe le taux de fécondité est en moyenne de 1,53 enfant par femme. Avec 1,68 enfant par femme, la France reste pourtant le pays le plus fécond d’Europe, avec la Tchéquie et la Roumanie.

En Europe le taux de fécondité est en moyenne de 1,53 enfant par femme

Insee

Pourquoi cette baisse de la natalité ?

L’Insee note dans son bilan que toutes les femmes, quel que soit leur classe d’âge, font moins d’enfants, y compris celles de 30 ans ou plus qui étaient peu concernées par ce recul de la fécondité avant la crise sanitaire.

Ce phénomène s’expliquerait de plusieurs façons. D’abord, parce que « le nombre de femmes de 20 à 40 ans, soit en âge de procréer, a diminué », révèle l’Insee dans son bilan.

Le contexte mondial avec les conflits en Ukraine, au Moyen-Orient, la crise environnementale jouent également. Les démographes notent surtout des inquiétudes liées à l’inflation qui auraient un poids dans la décision de retarder ou de ne pas faire d’enfants. « L’augmentation générale des prix, qui pèse sur les ménages, peut altérer l’envie d’avoir des enfants. », notent les démographes.

Charge mentale ?

Mais ce phénomène s’explique aussi par la difficulté à concilier vie de famille et vie professionnelle, surtout pour les mères. En effet, la charge des enfants pèse toujours autant sur les femmes.

D’autre part, les grossesses sont moins nombreuses, car plus tardives : en moyenne, les mères accouchent de leur premier bébé à 31 ans, contre 24 à la fin des années 1960.

En réponse, le président a évoqué un grand « Plan contre l’infertilité », aux contours un peu flous, pour le moment. Mais il a cependant annoncé une revalorisation du congé parental actuel, en créant  un « nouveau congé de naissance ». (Voir encadré si dessous)

Influence des pesticides sur la fertilité


De leur côté, les gynécologues, spécialistes de la reproduction alertent depuis longtemps, sur la nocivité des pesticides (notamment le glyphosate) et insistent sur le fait, études à l’appui, que ces produits altèrent fortement la fertilité. La loi de bioéthique qui a été promulguée en 2021 prévoyait déjà un plan de lutte contre l’infertilité, et un groupe de travail s’était penché sur le sujet. Parions que cette fois-ci, des mesures concrètes soient adoptées.

 

AMÉLIORATION DU CONGÉ PARENTAL
Un « nouveau congé de naissance », a été proposé par Emmanuel Macron lors de la conférence de presse du 16 janvier. Il « viendra remplacer le congé parental actuel ». Ce dernier sera « mieux rémunéré », plus court que l’actuel congé parental et « permettra aux deux parents d’être auprès de leur enfant pendant six mois s’ils le souhaitent ».
Il faut dire que l’actuel congé parental ne remporte pas tous les suffrages. Sa faible rémunération (429 euros par mois), notamment, fait que seules 14 % des femmes et à peine 1 % des pères y ont recours.