Plusieurs centaines de personnes ont participé dimanche à Bordeaux à une « marche blanche » pour sensibiliser le public aux dangers des pesticides, à l’appel de la Confédération paysanne et de plusieurs associations ou collectifs de Gironde, comme Générations futures et Phyto Victimes.
Cette manifestation a été organisée à peine deux semaines après la diffusion de l’émission de France Télévisions Cash Investigation, qui pointait du doigt des multinationales de l’agrochimie comme Bayer, Monsanto ou Syngenta. « Il fallait absolument faire quelque chose très vite, tant que le grand public était encore sous le coup de l’émotion et de l’électrochoc provoqués par l’émission », a expliqué à l’Afp Valérie Murat, coorganisatrice de cette marche. Son père vigneron, James Bernard Murat, est mort en décembre 2012 d’un cancer dont le caractère professionnel, lié à l’utilisation d’arsénite de sodium, a été reconnu en février 2011.
Les pesticides sont particulièrement utilisés en Gironde dans les vignobles. Avec 65 000 tonnes de pesticides purs répandues en moyenne chaque année dans l’Hexagone, la France reste le premier utilisateur de pesticides en Europe. Sur ce total, 3 320 tonnes le sont en Gironde. En 2013, l’association Générations futures avait rendu publique l’enquête Apache (Analyse de pesticides agricoles dans les cheveux) sur l’exposition aux pesticides chez les salariés viticoles et les riverains vivant au cœur des vignes du Bordelais. Elle montrait notamment que les cheveux des salariés viticoles contenaient 11 fois plus de résidus de pesticides que ceux des non-professionnels habitant loin des vignes. 4 des 15 salariés viticoles présentaient 10 pesticides différents.