
Les maladies cardiovasculaires sont responsables de plus de 140 000 décès par an et constituent la deuxième cause de mortalité en France, juste après les cancers. Pourtant, la prévention reste insuffisante, alerte Santé publique France dans sa dernière enquête. Et les femmes ne sont pas épargnées.
Il est grand temps d’agir pour prévenir les maladies cardiovasculaires, c’est en substance ce que préconise la dernière étude de Santé publique France, dans un grand dossier thématique et publié dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH).
Plus d’un décès sur cinq
Les maladies cardiovasculaires, qu’il s’agisse d’accidents vasculaires cérébraux (AVC) ou de cardiopathies, sont responsables « de plus d’un million d’hospitalisations en 2022 et de 140 000 décès en 2021 », soit plus d’un décès sur cinq. Les AVC ne sont pas suffisamment pris en charge en unité de soins intensifs neurovasculaires, avec seuls 46,8 % des patients concernés en bénéficiant, et « avec des variations importantes selon le département », note l’étude.
Et la situation risque de s’aggraver avec le vieillissement de la population, avertissent les auteurs de l’étude.

Facteurs de risque bien identifiés : tabac, surpoids, alcool
Tabac, sédentarité élevée, mauvaise alimentation sont pointés du doigt par l’étude, mais aussi l’alcool. « Trois hommes et plus d’une femme sur dix ont une consommation d’alcool les exposant à des complications. » De plus, trois quarts de la population n’atteignent pas la recommandation de manger cinq fruits et légumes par jour.
Les femmes ne sont pas épargnées
Trop souvent sous-estimé, le risque cardiovasculaire chez les femmes est réel. Les facteurs de risques comme « les maladies gynécologiques (endométriose, syndrome des ovaires polykystiques) ou les désordres de la grossesse (désordres hypertensifs de la grossesse, diabète gestationnel) » contribuent significativement au risque cardiovasculaire, détaille le rapport.
Pourtant, les femmes bénéficient d’une prise en charge médicale moins optimale que les hommes : « moins de revascularisation, moins de prescription d’antiagrégants, de statines et d’inhibiteurs de l’enzyme de conversion », déplorent les cardiologues lors des dernières Journées européennes de la Société française de cardiologie qui ont eu lieu à Paris, du 15 au 17 janvier 2025.
Renforcer la prévention
« La prévention doit être au cœur de nos actions pour vieillir en bonne santé », insistent les auteurs de l’étude. Et il y a de la marge ! Les cardiologues préconisent une prévention avec des actions de grande ampleur. Comme le propose la Fédération de cardiologie qui organise des événements comme le Parcours du cœur pour sensibiliser les Français à ces maladies.
Adopter une alimentation saine et pratiquer une activité physique régulière sont des piliers essentiels d’une bonne santé cardiovasculaire. « La prévention de ces facteurs de risque, notamment nutritionnels, leur connaissance et leur prise en charge doivent s’intensifier afin de diminuer le fardeau des maladies cardiovasculaires en France », conclut l’étude.