
Le samedi 22 mars 2025, des manifestations auront lieu partout dans le monde pour lutter contre le racisme à l’occasion de la Journée internationale des migrants. En France, plus de 500 organisations, dont la Ligue des droits de l’Homme, La Cimade et SOS Racisme appellent à descendre dans la rue.
Un contexte alarmant
« Les comportements racistes et xénophobes sont le quotidien pour tant de personnes aujourd’hui. Du fait de leur origine, de leur couleur de peau, de leur religion. Les actes violents se multiplient, faisant vivre dans la peur, la souffrance, l’injustice d’un quotidien de discriminations. » Dans un appel commun, plusieurs associations et organisations syndicales appellent à un mouvement de manifestation, samedi 22 mars 2025, dans la France entière.
« Nous ne voulons pas d’une société raciste »
Composé notamment de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), de La Cimade et de SOS Racisme, le collectif explique que ce grand rassemblement a été annoncé l’année dernière, lors d’un meeting pour la Journée internationale des migrants. Ces organisations avaient alors fait une déclaration commune. « Nous ne voulons pas d’une société raciste. Ensemble, construisons la société dans laquelle nous voulons vivre. Une société de tous les droits pour toutes et tous. Une société de solidarité, de fraternité, de justice, et de respect des libertés. »
Mouvement social
D’autres acteurs du mouvement social se joignent au mouvement, à l’image de la mutualité. Ainsi, la Fédération des Mutuelles de France (FMF) appelle à manifester, le 22 mars. Dans un communiqué, la FMF insiste sur le besoin de « justice sociale, de services publics accessibles à toutes et tous, d’une Sécurité sociale à la hauteur des besoins. Ce dont la société a besoin, c’est de solidarités nouvelles à construire, de droits à rendre effectifs pour toutes et tous, de liberté à protéger. »
« Contre les discours de haine désinhibés »
Dans son communiqué, le collectif à l’origine de la mobilisation fustige également « les discours de haine désinhibés. Les propos mensongers de responsables politiques et de médias contrôlés par des acteurs économiques disposant de moyens considérables, qui stigmatisent des populations et des quartiers et manipulent les chiffres. »
Ils condamnent notamment la circulaire du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, du 23 janvier 2025, sur les conditions de régularisation des étrangers sans-papiers, et qui s’inscrit « pleinement dans cette approche. Repoussant les personnes sans-papiers dans la clandestinité et la surexploitation dans l’emploi, imposant un durcissement des conditions de la régularisation de leur droit au séjour, et ouvrant des possibilités supplémentaires d’expulsions. »
En commémoration du massacre de Sharpeville
La date du 22 mars a été choisie dans le prolongement de la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale qui se tient chaque année le 21 mars. Elle a en effet été instaurée par l’Organisation des Nations unies (ONU) pour commémorer la journée du 21 mars 1960. « Ce jour-là à Sharpeville, en Afrique du Sud, la police a ouvert le feu et tué 69 personnes lors d’une manifestation pacifique contre les lois relatives aux laissez-passer imposées par l’apartheid, explique l’ONU sur son site. En proclamant la Journée internationale en 1966, l’Assemblée générale a engagé la communauté internationale à redoubler d’efforts pour éliminer toutes les formes de discrimination raciale. »