Les bobos du dodo

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On le sait, le sommeil est indispensable à la vie. Il permet de maintenir les connexions entre les neurones (synapses), consolidant ainsi la mémoire innée et acquise. Mais quelquefois, dormir n’est pas de tout repos.

LES RONFLEMENTS

Vous avez tout essayé : la balle de tennis cousue dans le dos du pyjama, les huiles essentielles, les sifflements de votre conjoint, les dilatateurs de narines (si, si, ça existe)… Rien n’y fait. Vous ronflez. Subtilement, bruyamment, en sursautant ou en vocalisant, à chacun son style, mais la gêne est là. Pis, vous vous réveillez vous-même. Vous n’êtes pas tout seul. Environ 10 millions de Français ronflent, surtout des hommes.

POURQUOI ?

Le ronflement est dû à un rétrécissement du passage de l’air au fond de la gorge. Durant le sommeil, le voile du palais,
la luette et la langue se relâchent. Si ces organes sont trop volumineux, ils peuvent obstruer partiellement les voies respiratoires. En passant, l’air fait vibrer ces tissus, provoquant le ronflement. Le problème est souvent lié à une surcharge pondérale. Il peut être aussi causé par des repas trop arrosés ou la prise de somnifères, qui provoquent un relâchement des muscles. Dans certains cas, le problème peut aussi être dû à une obstruction nasale (sinusite chronique, déviation
de la cloison, allergies…).

C’EST GRAVE ?

Non, sauf pour la qualité de sommeil du conjoint… Mais parfois les ronflements peuvent être un signal d’apnée du sommeil, aux conséquences plus sérieuses.

QUE FAIRE ?

Consulter un oto-rhino pour éliminer des causes d’obstructions nasales, éviter l’alcool au dîner et surtout, perdre du poids.

LES APNÉES DU SOMMEIL

Ce trouble respiratoire survient lorsque l’obstruction empêche l’air d’entrer dans les poumons pendant au moins dix secondes, plusieurs fois par nuit. Les conséquences immédiates sont une impossibilité à entrer dans un sommeil profond (lorsque la personne commence à se relâcher, elle étouffe et se réveille). Ce problème provoque alors une fatigue,
une somnolence pendant la journée, une irritabilité, etc. A long terme, la mauvaise oxygénation va entraîner des troubles cardiaques, de l’hypertension artérielle et même des risques d’infarctus.

QUE FAIRE ?

Nous connaissons tous environ 5 apnées du sommeil par nuit. Lorsque leur nombre devient important (plus de 20), il peut être souhaitable d’envisager un traitement chirurgical qui consiste à enlever la luette et une partie du voile du palais
(et éventuellement les amygdales). Pour les personnes ne souhaitant ni hospitalisation ni anesthésie, cette réduction peut être effectuée par laser (environ 10 séances). Si la chirurgie n’est pas possible, il faut utiliser un appareil d’insufflation, constitué d’un masque relié à une machine qui délivre de l’air sous pression. Il stoppe le ronflement et empêche l’apnée. Il doit être utilisé toutes les nuits. Prescrit par le médecin du sommeil, il est pris en charge par la Sécurité sociale et la mutuelle.

INSOMNIES

Un Français sur trois souffre d’insomnie, et un sur dix d’insomnie sévère. Les conséquences sur la santé de ces troubles du sommeil sont loin d’être négligeables et les répercussions sur la santé publique sont importantes : problèmes au travail, difficultés d’apprentissage pour les enfants, accidents de la route… L’insomnie se traduit par un sommeil de mauvaise qualité, des difficultés d’endormissement, des réveils multiples dans la nuit, ou un réveil trop précoce le matin. Elle entraîne toujours un retentissement sur la qualité de la journée : fatigue, irritabilité, troubles de l’humeur, de la mémoire ou de la concentration. Occasionnelle ou transitoire, l’insomnie est liée à un événement particulier ou à un environnement perturbant. Chronique, évoluant sur des mois voire des années, elle a alors le plus souvent des causes psychologiques.

STRESS ET DÉPRESSION

Plus de la moitié des insomnies sont dues au stress ou à la dépression. Chez l’anxieux, elle prend le plus souvent la forme
de difficultés d’endormissement car il a du mal à se relaxer, pensées et ruminations tournent en boucle, et il a peur de ne pas s’endormir, ce qui alimente l’insomnie. Le stressé, lui, se réveille trop tôt et a l’impression de seulement somnoler à partir de 4 ou 5 heures du matin. La dépression se traduit par des éveils précoces en milieu et fin de nuit. L’insomnie peut aussi être causée par l’hyperthyroïdie, le reflux gastro-oesophagien, les rhumatismes, ou le syndrome des jambes sans repos. Elle est toujours un signal que quelque chose ne va pas, physiquement ou psychologiquement. Il faut consulter un médecin.

ON DORT MOINS EN VIEILLISSANT

Avec l’âge, le nombre d’heures de sommeil tend à diminuer jusqu’à une moyenne de six heures trente par nuit. Le sommeil devient aussi plus léger. De nombreuses insomnies dont se plaignent des personnes âgées ne sont, en fait, que des « impressions de mauvais sommeil ».

LE JETLAG

LORS DES CHANGEMENTS DE FUSEAU HORAIRE, LES RYTHMES SOMMEIL ET ALIMENTATION SONT CHAMBOULÉS. CONTRE LE JETLAG, PAS DE REMÈDE MIRACLE : ESSAYEZ D’ARRIVER DURANT LA JOURNÉE, VOUS RESTEREZ ÉVEILLÉ PLUS FACILEMENT. DANS L’AVION, ÉVITEZ ALCOOL ET BOISSONS CAFÉINÉES, MAIS BUVEZ DE L’EAU. RÉGLEZ DÈS LE DÉPART VOTRE MONTRE À L’HEURE DE VOTRE DESTINATION ET COMMENCEZ À VOUS ADPAPTER…